11 mars 2022 Lire en ligne ▸

Lettre d’information n°45 – 11 mars 2022

Au menu de cette lettre d’information d’Action & Démocratie

 

    • Quel candidat pour sauver l'école primaire ?

    • L'avenir de la voie professionnelle

    • Du coté des administratifs. Les tribulations d'un intendant chez Courteline

1/ Y a-t-il un candidat pour sauver l’école primaire ?

A un mois de l’élection présidentielle 2022, nous, professeurs des écoles adhérents d’Action & Démocratie CFE-CGC, recherchons toujours notre candidat(e). Nous jugeons le candidat Emmanuel Macron sur son bilan, nous jugeons les autres candidats sur leur programme ou leurs prises de parole.

Pour notre école primaire, nous savons ce que nous voulons et nous savons aussi CE QUE NOUS NE VOULONS PAS :

Notre candidat ne sera pas celui qui veut casser notre statut de fonctionnaire et d’agent de l’Etat.

Notre candidat ne sera pas celui qui veut démanteler l’Éducation nationale pour laisser triompher l’enseignement privé et hors-contrat.

Notre candidat ne sera pas celui qui nous considère comme suffisamment bien payés.

Notre candidat ne sera pas celui qui croit que n’importe qui peut, sans formation, faire office d’enseignant, précaire et mal rémunéré.

Notre candidat ne sera pas celui qui veut tailler à la hache dans les effectifs des personnels à l’heure où nos écoles manquent cruellement d’enseignants, d’AESH, de professionnels du secteur médico-social…

Notre candidat ne sera pas celui qui ignore nos conditions de travail, considérant que notre sécurité de l’emploi et nos vacances nous interdisent de nous plaindre.

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2 / Restaurer la voie professionnelle

Qu’ont-ils fait de la voie professionnelle ?

Le sabordage de la formation professionnelle sous statut scolaire connaît une ampleur inégalée depuis 2017. Avec la participation active du ministère du travail et de la majorité des régions, les ministres Blanquer, Pénicaud, Borne et consorts continuent de détruire cette spécificité de notre système éducatif que des républicains de progrès avaient édifiée afin de soustraire la formation professionnelle initiale à la tutelle du patronat. L’enseignement professionnel scolaire avait en effet pour mission d’ouvrir une voie émancipatrice et complémentaire afin de ne pas limiter les futurs professionnels à leurs seules capacités productives.

Mais ça, c’était avant ! Les gouvernements actuels rendent les clefs de la formation professionnelle au patronat. Et les anciens syndicats qui se présentaient comme les protecteurs de la voie professionnelle scolaire ont accompagné leurs réformes en laissant faire !

Intégration d'apprentis dans nos classes ? Un exemple de dégradation parmi d’autres.

Action & Démocratie est favorable à l'apprentissage après le niveau IV (donc après le niveau bac). A contrario, nous restons fermement opposés à un apprentissage exclusivement empirique pour les plus jeunes. De plus en plus souvent, les PLP sont mis devant le fait accompli par la fumeuse « école de la confiance », comme dans le cas de la mixité de publics incompatibles dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle pose questions.

Action & Démocratie dit stop ! Il faut d’urgence redresser la barre ! La France ne peut confier l'avenir d'une grande partie de sa jeunesse aux aventuriers du capital qui ouvrent tous les jours de nouvelles boîtes de formation sur les ruines encore fumantes d’une voie professionnelle dévastée !

Action & Démocratie est un syndicat qui a été créé par des PLP pour les PLP. Son président national est un PLP. Tous les autres corps de l’Éducation nationale ont rejoint notre organisation durant ces dernières années car ils ont apprécié un discours de vérité et notre détermination sans faille pour défendre les collègues mis en difficulté par leur administration.

Les PLP doivent pouvoir compter sur une organisation forte, qui connaît le métier afin de pouvoir le défendre.

Nous vous invitons à apporter votre pierre à un édifice qui mérite d’être restauré, pour ne pas dire rebâti, et à un métier qu’il faut revaloriser autant pour les professeurs qui le pratiquent que pour les jeunes qui leur sont confiés et qui méritent que toutes les chances leur soient données pour avoir une vie professionnelle accomplie et évolutive.

Vos revendications sont les nôtres car nous les partageons déjà sur le terrain, dans les ateliers et dans les salles de classe. Nous les porterons au ministère justement comme la voix et l’expertise de ceux du terrain. Aussi n’hésitez pas à vous faire entendre et à participer à la grande consultation qu’Action & Démocratie CFE-CFE lancera dans quelques jours sur la situation actuelle de la voie professionnelle en France et sur ses perspectives d'évolution. Votre participation et vos réflexions nous permettront d’enrichir le débat afin d’en tirer la matière d’un consensus salvateur.

3 / Du côté des administratifs

Bienvenue dans un monde idéal,

ou Les tribulations d’un Intendant chez Courteline

Dans un monde idéal, le jeune fonctionnaire, fraîchement nommé après son concours, bénéficie d’une pré-formation d’adaptation à l’emploi, avant d’être affecté sur son poste, tout comme l’étaient les enseignants à l’époque glorieuse de l’école normale et de l’IUFM ;

dans un monde idéal, cette formation organisée par l’autorité de tutelle, n’intervient pas pendant son temps de présence théorique sur son service, rendant encore plus difficile l’intégration sur son lieu de travail ;

dans un monde idéal, et afin que chacun soit employé au mieux de ses compétences, une partition en métiers bien distincte est réalisée. Il ne viendrait bien sûr à l’idée de personne d’attribuer une classe de physique nucléaire à un enseignant de philosophie, même si ça peut amuser l’enseignant (tout comme les élèves eux-mêmes, mais seulement pour un temps). Un métier de gestion/finances n’a que peu de choses à voir avec de la gestion administrative, de ressources humaines ou d’examens… ;

dans un monde idéal, et dans la même perspective, les inévitables absences pour maladie sur une zone définie, peuvent être suppléées par des équipes de titulaires-remplaçants formés sur le métier, et immédiatement opérationnels pour occuper le poste devenu vacant ;

dans un monde idéal, les postes les plus durs, ceux où personne ne souhaite aller et qui sont sinistrés, bénéficient de réelles bonifications d’ancienneté ou indiciaires, afin d’assurer partout sur le territoire un fonctionnement optimal des services ;

dans un monde idéal, les responsabilités d’encadrement sont clairement énoncées, et chacun est maître dans son domaine. Les fonctionnaires territoriaux encadrent des personnels territoriaux, et les personnels d’Etat d’autres personnels d’Etat. Il serait inopportun que la chaîne de responsabilité soit cassée à de multiples reprises, et que chacun se mêle des tâches effectuées par d’autres, pour lesquelles ils n’ont aucune relation hiérarchique (en théorie tout du moins) ;

dans un monde idéal, et en conséquence de ce qui précède, rendre compte à des autorités dont on ne dépend pas, mais à qui il est indispensable de compléter de multiples enquêtes (souvent les mêmes, mais à des services différents, qui ne communiquent pas entre eux), est évidemment inconcevable ;

dans un monde idéal, les compétences réelles sont reconnues à leur juste valeur, et l’adjoint (quel qu’il soit) n’est pas seulement un secrétaire chargé de la paperasse désagréable, ou un super agent-chef mobilisable pour tout motif, mais un véritable bras droit, et considéré comme tel ;

dans un monde idéal, les tâches effectuées sont payées à leur juste valeur. Les revalorisations indemnitaires ne sont pas obtenues exclusivement par la lutte ou le conflit, et ne sont pas des restes jetés en pâture aux gueux afin simplement de continuer à garantir le fonctionnement du système, mais l’expression programmée d’une véritable gestion des ressources humaines, permettant à tous d’obtenir une récompense en fonction de ses mérites réels, et des responsabilités assumées ;

dans un monde idéal, à grade et fonction identique, la reconnaissance financière est la même en tout lieu de l’hexagone ;

dans un monde idéal, le fonctionnaire expérimenté (mais usé) ne compte pas les trimestres qui le séparent de sa retraite, en voyant celle-ci s’éloigner inexorablement, au fur et à mesure du temps qui passe, en même temps que l’augmentation de la durée des cotisations qui lui sont exigées ;

dans un monde idéal, s’engager dans un métier signifie avoir la protection et la reconnaissance de ses pairs, servir une cause commune et une communauté, où chacun peut trouver sa place, de la plus modeste à la plus élevée.

Ne rêvons pas d’un monde idéal. Bâtissons-le.

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Affilié à la CFE-CGC, Action & Démocratie est le syndicat qui défend et représente les personnels de l’éducation en tant que cadres et assimilés.

Notre organisation réunit professeurs des écoles, professeurs des collèges, des lycées généraux, technologiques et professionnels, professeurs de l'enseignement supérieur, professeurs documentalistes, personnels de vie scolaire, Psy-EN, AESH, personnels administratifs et également personnels de direction. Les spécificités de chacun y sont reconnues et respectées mais c'est en nous mettant ensemble que nous nous donnons les moyens de peser, d'enrayer la dégradation sans fin de nos métiers et de reconstruire une école digne de ce nom.

Vous êtes des cadres ! Rejoignez Action & Démocratie/CFE-CGC ! Notre syndicat est le vôtre : vous pouvez vous y impliquer de plusieurs façons, de la simple adhésion à l'exercice de responsabilités académiques ou nationales pour participer à la défense collective des intérêts matériels et moraux de chacun ainsi que de ceux de la profession tout entière.

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