Chères et chers collègues, Action et Démocratie bouscule le désordre établi et nous tire de la léthargie dans laquelle ministère, médias et autres syndicats veulent nous plonger.
Action et Démocratie, c’est ça :
1/ Des actions concrètes et déterminées
C’est « Action et Démocratie » et lui seul qui avait déjà obtenu le départ du recteur de Strasbourg il y a quatre ans. C’est notre intervention qui a conduit au départ de la DRH de Montpellier. Nous exigeons maintenant le départ du secrétaire général de cette même académie pour incompétence. Enfin, « Action et Démocratie » vient de demander à la rectrice d'Orléans-Tours de quitter ses fonctions en informant le Président de la République. En effet, dans le cadre de la scandaleuse affaire de Malicornay, non content d'avoir persécuté un professeur qui faisait bien son travail et méritait d'être félicité, non content de l'avoir sanctionné au nom de principes auxquels sa hiérarchie ne comprend manifestement rien, et non content de lui avoir fait subir gratuitement toutes sortes de mesures vexatoires, la rectrice de cette académie prétend ne pas appliquer la décision de justice qui a annulé sa sanction jugée « disproportionnée » ! C’est inacceptable !
« Action et Démocratie » préfère agir plutôt que s’agiter en vain dans les médias. Nous voulons être un syndicat vraiment utile aux professeurs et à tous les personnels de l’éducation, y compris ceux de l’enseignement supérieur et de la recherche où nous sommes maintenant représentés.
Etre un syndicat vraiment utile pour les personnels, cela consiste à ne pas les laisser seuls, à défendre leur dignité et leur honneur contre une hiérarchie qui ne les respecte pas. Nous ne sommes pas là pour le décor ! Et nous ne cherchons pas à nous faire bien voir des recteurs sur le dos des collègues ! Quand des affaires nous sont soumises par des collègues qui ont été « lâchés » par d’autres et se tournent vers nous, nous allons jusqu’au bout pour les défendre, et n’hésitons devant aucun moyen si la cause est juste.
En un mot, nous nous employons à reconstruire le syndicalisme, pour reconstruire l'école.
Or en cette rentrée, plus que jamais il ne faut pas rester seul !
2/ Des constats sans langue de bois et des propositions de bon sens
Réforme du lycée, réforme du baccalauréat, réforme de la voie professionnelle, imposition de deux heures supplémentaires dès cette rentrée : autant de mesures contestées, autant de mesures prises envers et contre toutes les critiques de simple bon sens mais aussi toutes les propositions d’amélioration. Un « comité de suivi » de ces réformes, un Comité Théodule de plus, est-ce bien nécessaire alors qu’il suffisait de nous écouter, et qu’il suffit en cette rentrée d’ouvrir les yeux pour constater les difficultés et les catastrophes parfaitement prévisibles ? Le second degré est complètement désorganisé ; les classes sont détruites ; les emplois du temps impossibles ; les enseignements émiettés ; les élèves désorientés ; les professeurs désabusés et résignés !
Pour éviter ce désastre, il fallait prendre son temps ! « Action et Démocratie » est la seule organisation à exiger un délai incompressible de deux ans entre la publication des décrets modifiant l’organisation ou le contenu des enseignements et leur application. Nous avons même déposé un vœu en ce sens au Conseil supérieur de l’éducation. Eh bien aucun des syndicats qui prétendent vous défendre n’a accepté de soutenir cette mesure de simple bon sens ! La CFDT a voté « contre », la CGT, FO, le SNALC, le SNPTES se sont abstenus, SUD et les syndicats de l’UNSA comme tous ceux de la FSU ont refusé de voter…
Seule cette mesure nous semble pourtant mettre la profession à l’abri de la frénésie réformatrice. Seule cette mesure nous semble procurer aux collègues des conditions normales en cas de changement de programme notamment, alors qu’aujourd’hui, on se permet de publier des programmes en juillet pour les faire appliquer en septembre !
Tout ceci est une gabegie invraisemblable qui n’a qu’un seul effet : démoraliser la profession, et faire baisser la qualité des enseignements. « Action & Démocratie » est le seul syndicat à dénoncer cela et proposer de vraies solutions.
3/ Des analyses réfléchies et une expression authentique
Les nouvelles règles auxquelles l’école est soumise sont désormais dans la loi n° 2019-791 du 26 juillet 2019 « pour une école de la confiance ». Le ton est donné dès son article 1, à la fois très banal et très ambigu :
« Art. L. 111-3-1. L'engagement et l'exemplarité des personnels de l'éducation nationale confortent leur autorité dans la classe et l'établissement et contribuent au lien de confiance qui doit unir les élèves et leur famille au service public de l'éducation. Ce lien implique le respect des élèves et de leur famille à l'égard des professeurs, de l'ensemble des personnels et de l'institution scolaire. »
S’il est curieux que la loi exige le respect des élèves et des parents à l’égard des professeurs alors qu’il devrait aller de soi, il est pour le moins équivoque et dangereux de faire dépendre notre autorité de notions aussi vagues que « l’engagement » et « l’exemplarité » : nous veillerons à ce que les hiérarchies locales ne s’appuient pas sur cet article pour le retourner contre les professeurs ! Il est si mal rédigé qu’il ouvre en tout cas la voie à un contentieux permanent, dont le ministre porte finalement l’entière responsabilité. Nous l’avions pourtant dénoncé dès le 15 octobre 2018 au Conseil supérieur de l’éducation en proposant le seul amendement qui donnait à cet article 1er un véritable sens.
On a vu ce qu’a fait de cette loi le débat parlementaire, festival d’absurdités dont certaines ont été adoptées par le ministre, comme ces drapeaux et cette Marseillaise dans les salles de classe qui ne sont évidemment pas du tout à leur place, les symboles de la République devant figurer sur les frontons des bâtiments, tandis que la classe doit rester le lieu, protégé par la République, de la libre pensée et du refus de tout endoctrinement, même et contradictoirement « républicain » !
Mais ce n’est pas tout ! Il ne faut décidément plus rester seuls devant les menaces qui se profilent et vont nous toucher de plein fouet.
Loi Dussopt dite de « transformation de la fonction publique ». Une cinquantaine de décrets d’application sont encore nécessaires. Certaines dispositions entreront en vigueur au 1er janvier 2020, notamment la suppression de la compétence des commissions administratives paritaires pour les mutations, le recours élargi au contrat sur les emplois de direction et les emplois permanents de catégorie A, B et C, le contrat de projet, le dispositif de rupture conventionnelle.
Et évidemment la réforme des retraites, annoncée pour mars 2020, dont l’ombre plane comme une menace désormais, tout particulièrement sur les catégories de fonctionnaires, comme les professeurs, qui ne touchent pas ou peu de primes. Quid de la référence à l’indice des 6 derniers mois remplacée par le nombre de points cotisés durant la carrière ? Et donc quid de la valorisation d’une hors classe ou classe exceptionnelle ?
Chaque dossier a été traité de façon condescendante par un ministre de l’Éducation Nationale qui prétend détenir la vérité absolue, et qui ne cesse de mentir en déclarant sa porte ouverte dans les médias alors qu’il n’y a rien à négocier quand on discute avec lui. « On ne comprenait pas la moitié du quart de ce qu'il racontait mais je crois qu'on pressentait tous plus ou moins qu'il nous indiquait le chemin d'un monde dont il était le seul à détenir les clés.», L'Attrape-rêves, Xavier-Laurent Petit.
Des organisations syndicales, longtemps hésitantes et frileuses, se sont soudainement mises à s’agiter au dernier moment, sans unité, sans efficacité ni discours cohérent. Elles ont participé à toutes les réunions de concertation dans lesquelles elles n’ont rien obtenu tout en apportant, par leur seule présence, la caution dont le ministère avait besoin pour parler de concertation et faire croire à un « dialogue social » des plus fictifs ! Elles ont enfin couvert, par des préavis qui ne reposaient sur aucun sérieux travail de préparation, des mouvements spontanés au moment du baccalauréat et ont parfois envoyé des collègues droits dans le mur !
4/ Le pari de l’intelligence pour rebâtir un syndicalisme efficace
A « Action & Démocratie », nous savons que ce syndicalisme-là est sans avenir, et que les collègues, en majorité, s’en détournent. Ce que nous vous proposons, c’est un syndicalisme intelligent : oui, les raisons d’être en colère sont nombreuses, mais épuiser les collègues avec des grèves mal préparées et sur des mots d’ordre qui mélangent tout et ne veulent rien dire n’a pas de sens. Nous continuons à penser que la mobilisation de toute la profession est possible si on se borne à des revendications essentielles et objet d’un consensus non seulement parmi les personnels mais, nous l’espérons, parmi les organisations : des salaires décents, une gestion des ressources humaine enfin humaine, et des conditions de travail respectueuses de la mission qui nous est confiée. Nous continuons à penser que l’on peut réclamer l’ouverture de négociations concernant ces trois points dans l’unité syndicale. Et enfin, nous continuons à penser que la grève, dont il faut déposer le préavis à l’avance, doit venir en dernier recours : seule la menace d’une grève massive, notamment au moment des examens, peut mettre la pression sur le ministère et permettre de vraies négociations. En revanche, les grèves actuelles, faites « pour se faire entendre », nous ridiculisent et persuadent le ministère de notre faiblesse. C’est à cause de cela que nous sommes désormais sans défense et que tout devient possible : chambouler l’organisation des enseignements, aggraver nos conditions de travail, déconstruire notre statut et même diminuer nos pensions de retraite !
Ce que nous vous proposons, c’est de repartir du début et sur de bonnes bases. Reconstruire un syndicalisme de proximité, efficace quand il faut trouver des solutions à des difficultés individuelles, et capable de défendre clairement les valeurs de l’école de la République sans s’en servir pour défendre les intérêts de tel ou tel parti politique.
Depuis qu’a été médiatisée la façon dont sont traités de nombreux collègues par des élèves ou même des parents qui obtiennent sur simple dénonciation, parfois anonyme, la suspension d’un enseignant, et depuis la levée de l’omerta sur l’acharnement dont peut faire preuve une hiérarchie inhumaine, notre syndicat est submergé par des demandes d’adhésions d’enseignants et d’administratifs fuyant des organisations qui les ont laissés tomber pour rester en bons termes avec l’administration. Eh bien ils ne le regrettent pas ! Oui, nous le revendiquons fièrement, nous sommes un syndicat INDEPENDANT, ce qui veut dire non seulement que nous ne nous servons pas du syndicalisme pour faire de la politique, mais surtout que nous ne faisons pas allégeance à l’employeur pour conserver quelque avantage ou simplement se faire bien voir.
L’administration commence à mesurer notre détermination et notre engagement à défendre les collègues en difficulté. Une DRH qui, « par humour », avait proposé « l’euthanasie » à des professeurs dont la discipline était supprimée par la réforme de la voie professionnelle, a été déplacée récemment à Montpellier suite à l’intervention d’A&D ; le secrétaire général de cette académie devrait subir le même sort sous peu. Nous ne laisserons rien passer ! Et nous nous préparons à demander des comptes, devant les tribunaux, pour tous nos collègues poussés vers le burn-out, la dépréciation d’eux-mêmes, voire le suicide, par une hiérarchie dont le « management » est une violation constante des valeurs sur lesquelles repose l’école.
Dans ces conditions très dégradées pour nous tous, et compte tenu d’un horizon de plus en plus imprévisible, il est important de se sentir soutenu par une organisation qui n’a de comptes à rendre à personne, qui n’existe qu’à travers vous et pour vous.
N’hésitez pas, chères et chers collègues, à rejoindre une organisation dynamique, adossée à une confédération de cadres et sa fédération des services publics en première ligne sur tous les sujets qui nous intéressent : burn-out, harcèlement moral, retraites, salaires. Lorsque la grande majorité des personnels de l’éducation, qui s’est détournée des syndicats qui les ont mal défendus jusqu’à présent, reprendra son destin en main, nous serons collectivement en mesure de relever cette institution, dont le sort et l’avenir ne reposent que sur nos épaules !
N’hésitez pas à adhérer dès maintenant pour bénéficier de notre soutien en toutes circonstances et d’une véritable assistance juridique qui ne se limite pas à des conseils par téléphone.
N’hésitez pas non plus à devenir nos correspondants d’établissement et relayer localement nos magazines, brochures et tracts, et ce même si vous n’êtes d’abord que « sympathisants ».
En cette période de rentrée, Action & Démocratie vous souhaite bon courage et vous fait part de sa détermination à vous assurer une présence utile, à engager des actions sincères qui correspondent à vos attentes.
Syndicalement vôtre, le Bureau National.
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