Ces modifications statutaires vont à l’encontre du principe d’autonomie des établissements pourtant si souvent mise en avant par le gouvernement, ce qui va déséquilibrer tout leur fonctionnement.
Pour les adjoints gestionnaires : une double hiérarchie qui aboutira nécessairement à des injonctions contradictoires et des conflits de loyauté, une position INTENABLE et une première étape avant leur transfert complet dans la fonction publique territoriale.
Pour les chefs d’établissements : leur légitimité va être mise à mal. Ils seront en danger, portant la responsabilité personnelle et juridique d’un établissement dont ils ne maîtrisent plus la gestion des ressources humaines. Ordonnateurs, ils jugent de l’opportunité et de la répartition des dépenses, rendant des comptes au conseil d’administration. Or, le gouvernement prévoit que certaines dépenses soient totalement gérées par les collectivités, notamment en matière de restauration scolaire. Une profonde remise en compte du champ de responsabilité du chef d’établissement et du fondement juridique de l’EPLE.
Nous précisons également que la collectivité ne finance que partiellement le service d’hébergement et de restauration scolaire. Les uniques recettes du service de restauration sont constituées par le paiement des repas par les familles et les personnels. La collectivité prélève même 22,5% de ces recettes pour participer aux salaires des personnels qu’elle met à disposition pour préparer et servir les repas !
Pour les enseignants :
Les adjoints gestionnaires jouent un grand rôle dans l’accompagnement matériel des projets pédagogiques (sorties, voyages, matériels…) et sont partie prenante du projet d’établissement. Avec de nouvelles missions recentrées sur la structure, la restauration, la gestion des agents et les liens avec leur nouvelle autorité fonctionnelle, les aspects pédagogiques passeront au second plan, au risque de disparaître progressivement.
Quid des secrétaires de gestion et de leur autorité fonctionnelle ?
Dans le cadre des derniers échanges de la commission des lois, une rationalisation de la dépense publique des établissements par les collectivités est prônée par le législateur. Que restera-t-il de la pédagogie ?
Nos référents nationaux PERDIR Action & Démocratie CFE-CGC (confédération des cadres) resteront vigilants sur la défense de la légitimité des chefs d’établissement à conserver la maîtrise de la gestion des ressources humaines dont ils ont la responsabilité personnelle et juridique.
Nous mettrons en œuvre toutes les actions de sensibilisation qui nous sembleront utiles pour défendre une institution qui doit faire preuve de cohérence. |