Le mécontentement et le mal-être des personnels de l’Éducation nationale sont de plus en plus forts (cf. nos publications consacrées au mal-être dans l’éducation). Ils se font entendre dans les salles de classe, sur les réseaux sociaux et même – fait nouveau – dans les médias, où ils sont devenus audibles par l’opinion publique. 

Pour répondre à ce mécontentement et apporter des solutions au mal-être, certains se contentent de réclamer toujours plus de moyens, sans aucune conviction et sans la moindre efficacité, comme si cela pouvait suffire à résoudre une crise bien plus profonde. Mais nous autres qui sommes sur le terrain savons bien que la cause première des maux qui nous accablent, dont la dévalorisation de nos métiers et de notre parole est une conséquence, est la lente dénaturation de l’institution par des décennies de réformes insensées conçues et mises en œuvre par des gouvernements de droite comme de gauche auxquelles la plupart des organisations syndicales ne se sont jamais opposées avec clarté, quand elles ne les ont pas acclamées pour certaines ou n’y ont pas activement collaboré pour d’autres !

Il est temps de redresser la barre et de tourner la page d’un syndicalisme inutile et impuissant ! Il est temps pour la profession tout entière de reprendre la parole si longtemps détournée par des représentants qui ne sont plus sur le terrain ou se servent de l’école pour mener des combats politiques.