Au milieu du mois d’octobre, l’Autonome de Solidarité Laïque a publié les résultats de sa 2ème édition du Baromètre du climat scolaire. Des données très attendues puisque obtenues, neuf ans après celles de la 1ère édition, par un organisme indépendant au sérieux reconnu de tous à partir des réponses fournies par un échantillon très large. Quelques jours plus tard, le Ministère publiait les résultats de sa 1ère édition du Baromètre du bien-être au travail des personnels de l’Éducation nationale.

Les informations qui ressortent de ces deux grandes enquêtes sont particulièrement alarmantes.

 

Elles révèlent que 20% des personnels, toutes catégories confondues, déclarent avoir été victimes de harcèlement au cours de l’année scolaire 2021-2022 ; que près d’un tiers travaillent dans des établissements où la violence est fréquente ; que plus de 40% affirment avoir été injuriés, essentiellement par des élèves (73%) mais aussi par des parents d’élèves (17%) et parfois même par d’autres personnels.

Par ailleurs, sur une échelle allant de 0 à 10, le niveau moyen déclaré d’épuisement professionnel atteint 6,8. Un chiffre qui monte à 7,1 dans le 1er degré et qui culmine à 7,6 pour les directeurs d’écoles partiellement déchargés. A contrario, sur la même échelle, le niveau de satisfaction n’est que de 4,9 pour les conditions de travail et il chute à 3,4 pour les rémunérations et à 3,1 pour les perspectives de carrières. Enfin, 78% des personnels déclarent ne pas se sentir respectés par leur hiérarchie dès lors que celle-ci est située hors de leur établissement.

Le tableau est donc bien sombre. C’est par conséquent sans surprise que 32,7% des personnels affirment éprouver de l’appréhension avant de prendre leur service, alors qu’ils n’étaient « que » 20,9% dans ce cas en 2013, et que 75,5% déclarent avoir déjà songé à quitter leur métier parmi lesquels 36% disent y avoir songé souvent.

Face à ce constat terrible, pour ne pas dire terrifiant, que faire ? Pour les personnels ayant répondu aux deux enquêtes, la réponse à cette question est claire : en priorité augmenter les salaires, puis diminuer la charge de travail et enfin améliorer les perspectives de carrières tout en aménageant les fins de celles-ci. Du bon sens qui permettrait de rendre plus supportables les incivilités croissantes auxquelles ils doivent faire face dans l’exercice de leurs fonctions, mais qui ne dispenserait évidemment pas nos autorités d’agir pour restaurer un climat scolaire normal.

Hélas, vous pouvez constater que ces pistes ne sont pas celles que suit le ministère :

Au lieu d’une hausse immédiate des salaires de tous, il a opté pour une augmentation qui se fera en septembre 2023 et qui sera ciblée sur les personnels en début et au milieu de carrière. Au lieu d’une diminution de la charge de travail, il s’apprête à créer de nouvelles tâches qu’il faudra accomplir pour pouvoir gagner un peu plus. Au lieu d’un aménagement des fins de carrière, il laisse entendre que les métiers de l’Education nationale ne sont pas pénibles et permettent de travailler plus longtemps.

Pour Action & Démocratie, ces réponses hors sol du Ministère à des problèmes pourtant bien réels et qui sont maintenant parfaitement mesurés sont inacceptables.

Une augmentation immédiate de tous les salaires par la mise en place d’une NBI de 50 points d’indice, c’est possible.

La fin des réunions aussi chronophages qu’inutiles et le recentrage du travail de chacun sur son cœur de métier, c’est possible.

La mise en place d’une cessation progressive d’activité sur le modèle de celle qui existait avant 2009, c’est possible.

Pour obtenir ces avancées, il faudra nécessairement rétablir un rapport de force favorable aux personnels avec le ministère. Actuellement, la représentation syndicale au sein de l’Éducation nationale ne le permet pas. Mais il ne tient qu’à vous de la changer en votant et en faisant voter pour Action & Démocratie lors des élections professionnelles qui se dérouleront du 1er décembre au 08 décembre.