Liberté d’expression et devoir de réserve

Ne laissons pas l’éducation nationale devenir une autre « grande muette » !

Action & Démocratie condamne fermement la suspension de deux professeurs de philosophie et se joint au recours de l’un d’eux, René Chiche, également vice-président et porte-parole de notre syndicat, devant le tribunal administratif. Nous ne le faisons pas seulement par solidarité avec lui mais pour faire avancer les droits collectifs et individuels. La défense de la liberté d’expression des personnels est pour nous une cause nationale. Nous sommes résolus à mettre fin aux dérives qui, en invoquant à tort et à travers le « devoir de réserve », visent à mettre le corps enseignant tout entier sous tutelle et à intimider les personnels de l’éducation pour les priver de leur droit d’exprimer leurs opinions ou les dissuader d’en faire usage.

Communiqué Action & Démocratie – 2 mai 2023

Le syndicat Action & Démocratie CFE-CGC prend connaissance de la sanction qui frappe l’un des siens, René CHICHE, professeur agrégé de philosophie, vice-président et porte-parole de notre organisation, membre titulaire du conseil supérieur de l’éducation où il siège en tant que représentant de notre confédération CFE-CGC. Sans que ne lui soit reprochée la moindre faute dans l’exercice de ses fonctions ou à l’occasion de celles-ci, le ministère de l’éducation nationale décide de l’en exclure pour une durée de trois mois, sanction très lourde qui est non seulement privative des droits à rémunération mais également des droits à avancement et retraite ; sanction absurde qui prive des élèves de leur professeur à quelques semaines de l’épreuve de philosophie du baccalauréat à laquelle il les prépare ; sanction inique qui fait suite à une procédure disciplinaire déclenchée dans des conditions obscures sur lesquelles il reste à faire toute la lumière.

 

Le syndicat Action & Démocratie CFE-CGC se déclare unanimement solidaire avec René CHICHE : en l’attaquant pour des interventions sur les réseaux sociaux, les radios et les télévisions où il s’exprime pourtant en qualité de responsable syndical, c’est au syndicat Action & Démocratie CFE-CGC lui-même que s’en prend le ministre, et ce sont tous les personnels de l’éducation nationale que l’on cherche à intimider à travers lui. Combien d’entre eux en effet n’osent déjà même plus parler et se réfugient dans l’anonymat des réseaux sociaux qui leur semble être la seule façon de pouvoir exprimer ce qu’ils ont à dire sans être inquiétés ? L’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme énonce pourtant clairement que « tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. » Nous ne laisserons pas une administration en perte de repères désigner des « boucs émissaires » ici et là pour mettre le corps enseignant tout entier sous tutelle. Nous ne laisserons pas le ministère intimider les personnels de l’éducation pour les priver de leur droit d’exprimer leurs opinions ou les dissuader d’en faire usage.

 

Le syndicat Action & Démocratie CFE-CGC est déterminé donner à cette affaire toutes les suites qu’elle mérite, au plan juridique aussi bien que médiatique et administratif, afin de défendre la liberté d’expression pour tous et l’exercice du droit syndical qui sont menacés non seulement dans le champ de l’éducation nationale mais également au sein de notre société. Cela doit devenir une cause nationale.

Notre communiqué à imprimer, diffuser, afficher : ici

 

Odieux et mensonger
Communiqué Action & Démocratie/Aix-Marseille – 13 juin 2023

Vous le savez déjà, deux de nos collègues de philosophie sont suspendus sans traitement pendant trois mois par le ministre de l’éducation nationale à cause de leurs tweets. L’un dans l’académie de Normandie, Franklin Nyamsi ; l’autre dans celle d’Aix-Marseille, René Chiche. Ce dernier est aussi vice-président et porte-parole de notre syndicat Action & Démocratie/CFE-CGC.

Dans les deux cas, c’est uniquement leur expression sur les réseaux sociaux qui est le motif de ces sanctions très lourdes, ni leur enseignement ni leur comportement dans l’exercice de leurs fonctions n’étant mis en cause. Dans les deux cas, leurs propos ne comportent rien de contraire à la loi et leur seule « faute » consiste à rendre publiques des opinions qui déplaisent au pouvoir. Dans le cas de René Chiche, la sanction vise non seulement le professeur mais aussi le responsable syndical puisque c’est d’abord à ce titre qu’il s’exprime publiquement, ce qui ajoute encore au scandale lorsqu’on sait que le devoir de réserve ne s’applique pas aux agents de la fonction publique ayant un mandat syndical.

Action & Démocratie renouvelle ici son plein et entier soutien à nos deux collègues et dénonce aussi bien la disproportion que l’absence de fondement de ces sanctions inouïes. L’extension démesurée que le ministère de l’éducation nationale prétend donner au « devoir de réserve » porte clairement atteinte à la liberté d’expression des agents publics qui sont pourtant des citoyens de plein droit. Aussi, pour défendre cette liberté fondamentale et permettre à tous les personnels de pouvoir l’exercer sans être inquiétés ni avoir à se cacher derrière l’anonymat, Action & Démocratie se joint au recours exercé par René Chiche pour faire annuler la sanction qui lui est infligée.

Il y a un autre scandale dans le cas de René Chiche. Celui-ci a été convoqué devant une commission paritaire réunie en formation disciplinaire dès le mois de septembre 2022, en pleine période de préparation aux élections professionnelles, élections où il était candidat pour Action & Démocratie et donc en concurrence avec les autres représentants syndicaux membres du conseil de discipline, élus SNES-FSU et SIAES en l’espèce. Tous savaient qu’une sanction autre qu’un blâme ou un avertissement aurait pour conséquence de le rendre inéligible. Cette seule circonstance aurait dû conduire les membres de cette commission à se récuser. Seul l’un d’eux en a eu l’honnêteté !

Mais ce n’est pas tout. Contrairement à ce qui s’est passé pour son collègue de Normandie, René Chiche a été sanctionné par le ministre à la demande des membres du conseil de discipline, y compris de tous les représentants des personnels, élus SNES-FSU et SIAES !

Plus précisément, les représentants du personnel se sont abstenus lors du vote sur la première sanction d’exclusion temporaire de fonction pour une durée de seize jours à deux ans ; ils auraient pu voter contre. Ils ont ensuite voté avec les représentants de l’administration contre les autres sanctions proposées, allant de la rétrogradation au déplacement d’office dans la fonction publique de l’État en passant par la radiation du tableau d’avancement. Ils ont également voté avec l’administration contre les sanctions les plus légères (exclusion temporaire de fonction de trois jours, blâme, avertissement). Faute de majorité sur les sanctions proposées, la commission a finalement été invitée à voter sur l’absence de sanction : tous ses membres ont voté contre à l’unanimité.

Ainsi, les représentants du personnel, élus du syndicat académique SIAES et du syndicat majoritaire SNES-FSU, ont approuvé le fait que René Chiche soit sanctionné en raison de propos tenus sur Twitter portés à leur connaissance par des captures d’écran anonymes.

C’est un fait. Et c’est aussi honteux. On comprend mieux dès lors le silence assourdissant du SNES-FSU, sans parler des autres organisations syndicales, face à une atteinte pourtant manifeste à la liberté d’expression qu’elles devraient en principe condamner unanimement, seuls Action & Démocratie/CFE-CGC et FO ayant soutenu publiquement les deux professeurs de philosophie.

Au conseil supérieur de l’éducation dont René Chiche est également membre, le SNES-FSU a toutefois cru bon de terminer sa déclaration préalable par les mots suivants :

« Pour finir, le SNES-FSU tenait à rappeler qu’il se tiendra toujours aux côtés des collègues inquiétés voire sanctionnés lorsque leur liberté de parole a pu déplaire. La liberté d’expression des fonctionnaires ne se discute pas, elle est inscrite depuis 1983 dans le statut général des fonctionnaires citoyens. Bien entendu, la liberté d’expression, ce n’est pas le droit d’injurier, de diffamer, de tenir des propos outranciers, complotistes, homophobes, sexistes ou antisémites, tous condamnés par la loi. Nos élu.es [sic] en CAPA se montrent systématiquement vigilant·es [sic] et scrupuleux pour que les droits et procédures réglementaires soient respectés quelle que soit la situation, y compris en cas de désaccord manifeste avec le collègue. » (Déclaration du SNES-FSU au conseil supérieur de l’éducation, 17 mai 2023)

Cette déclaration est odieuse et mensongère.

Elle est odieuse car, après que le ministre lui-même ait gratuitement qualifié les propos de René Chiche d’« injurieux, outranciers et complotistes » à la télévision, la déclaration du SNES-FSU en rajoute une couche en évoquant les propos « homophobes, sexistes ou antisémites » et en amalgamant les uns et les autres dans une catégorie englobante sans queue ni tête. Le SNES-FSU suggère par ce procédé malhonnête que les propos reprochés à René Chiche appartiennent à la catégorie des propos délictueux et que la sanction est méritée.

Cette déclaration est mensongère puisque les représentants du SNES-FSU n’ont pas du tout veillé au respect des droits et procédures réglementaires en réclamant des sanctions exemplaires contre un collègue avec lequel ils ont des désaccords manifestes et sur la base de documents d’origine et de nature plus que douteuses (des captures d’écrans anonymisées de tweets). Lors du conseil de discipline auquel nous assistions, l’un des représentants du SNES-FSU s’est d’ailleurs montré particulièrement agressif envers René Chiche, confondant sans vergogne son rôle de représentant des personnels et son rôle de responsable syndical d’une organisation concurrente à celle de René Chiche.

Reste que le SNES-FSU et le SIAES ont réclamé qu’un professeur soit sanctionné à cause de tweets qui leur déplaisent, et qu’ils ont permis, par leurs votes, que le dossier soit transmis au ministre pour décider une sanction plus lourde que toutes celles qui avaient été proposées lors de la commission.

Le SNES-FSU et le SIAES ont pris leur responsabilité. Action & Démocratie prend les siennes à son tour en informant la profession des agissements de ceux qui prétendent les représenter dans les instances. Nous n’avons clairement pas la même conception du syndicalisme et de la défense des personnels que ces gens, et nous en sommes fiers !

Le Bureau académique Action & Démocratie Aix-Marseille

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La liberté d’expression des professeurs ne souffre aucun « oui, mais… »

Tribune collective

 

Il fut un temps où professeur était encore un métier intellectuel, un temps où, en tant qu’intellectuel, le professeur prenait part à la vie de la cité, que sa contribution au débat public soit politique, syndicale ou purement spéculative. Non seulement ce temps paraît révolu, mais il semble qu’au plus haut niveau de l’État, on œuvre à entraver – ou du moins à contraindre très fortement – la liberté d’expression des professeurs, particulièrement lorsqu’elle est synonyme de prise de distance par rapport aux dogmes. L’Éducation nationale, nous le savions, aime les dogmes et prospère sur leur multiplication, d’autant plus qu’elle en change assez régulièrement. Cependant, jusqu’ici, le dogme était essentiellement pédagogique (« inclusion », « constructivisme », « classe inversée », « différenciation »… ) et sa critique pouvait valoir, au pire, une évolution de carrière ralentie ; depuis quelques jours, il apparaît clairement que le dogme est aussi idéologique et que tout écart par rapport à la ligne peut être très durement sanctionné.

Notre collègue René Chiche, professeur de philosophie et vice-président du syndicat, Action & Démocratie CFE-CGC, en fait les frais et en pâtit lourdement. Nous avons appris avec stupeur et colère sa suspension pour trois mois sans traitement, justifiée par une sélection de quelques tweets et de prises de parole dans les médias concernant la politique sanitaire du gouvernement ou impliquant des personnalités publiques, dans une langue certes verte et parfois polémique, mais jamais hors-la-loi. À en croire ses accusateurs, ses prises de paroles seraient d’autant moins tolérables que René Chiche aurait « [mis] en avant sa qualité de professeur » pour tenir publiquement ces propos « de nature à impacter (sic) le bon fonctionnement du service public » ; bref, il aurait outrepassé son devoir de réserve. Une telle affaire semblait impossible aux professeurs de bonne volonté que nous sommes, nous qui nous croyions libres de penser et de dire ce que nous pensons, nourris à la mamelle de « l’école de la confiance » de Jean-Michel Blanquer et à celle, plus fiable et rassurante, de l’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. » Confiance et liberté d’expression n’étaient-elles que des antiphrases ? Fallait-il entendre méfiance et liberté de se taire ? Des enseignants manifestement plus prudents ou moins naïfs l’avaient pourtant senti venir, qui ne s’expriment plus sur les réseaux sociaux que depuis des comptes anonymes… et on leur fiche la paix. L’anonymat devient donc, dans l’Éducation nationale, le palliatif du devoir de réserve : notre employeur voit d’un mauvais œil que nous nous exprimions en notre nom, mais il souffrirait que nous le fassions sous pseudonyme.

Cette sanction nous inquiète autant qu’elle nous heurte, tant les mots que le ministère emploie pour la motiver et ceux dont le ministre lui-même use pour commenter la décision de son administration nous paraissent mal choisis. Tout d’abord, qu’est-ce que « mettre en avant sa qualité de professeur » ? Ne pourra-t-on plus signaler, dans la notice biographique de nos comptes privés ou dans nos interventions médiatisées, que nous exerçons ce métier, alors qu’il est une composante de notre identité et, souvent, le fondement même de notre intervention ès qualité – d’autant plus que nous sommes, pour certains d’entre nous, représentants d’organisations syndicales ? Ensuite, qu’est-ce qu’« impacter le bon fonctionnement du service public », hormis un emprunt lexical au globish et une entorse à la vérité ? En quoi les prises de parole publiques et les tweets de René Chiche ont-ils eu quelque impact que ce soit sur le « service public d’éducation », c’est-à-dire sur la qualité de l’enseignement que notre collègue délivre en classe et, plus largement, sur l’ordre républicain dans son lycée ? Ses propos ont-ils soulevé des foules, déclenché des émotions populaires et des charivaris ? Aucunement. S’agissant du « devoir de réserve », qui mériterait à lui seul qu’on lui consacrât un livre, il n’existe pas dans la loi (aucune mention n’en est faite dans l’article L.121 du Code général de la fonction publique qui fixe les obligations des fonctionnaires) et il n’est construit que de façon jurisprudentielle, découlant de l’obligation de neutralité ; autrement dit, si l’administration décide de façon discrétionnaire de ce qui relève ou pas du devoir de réserve,  c’est au juge administratif qu’il appartient de l’approuver ou de la contredire. « Oh, les belles choses ! », pourrait-on dire avec Monsieur Jourdain devant ces délicieux raffinements paperassiers qui nous semblent être surtout un bon moyen de museler les citoyens de seconde zone que semblent être devenus les fonctionnaires, ou d’établir à leur endroit le délit d’opinion. Le site officiel de l’administration française (service-public.fr) précise cependant qu’« un responsable syndical agissant dans le cadre de son mandat bénéficie […] de plus de liberté ». René Chiche est bien responsable syndical, toujours en mandat et membre du Conseil supérieur de l’éducation : il ne semble pas qu’il ait, en la matière, bénéficié de « plus de liberté » qu’un autre…

Mais ce qui nous aura choqué encore davantage est la réaction du ministre Pap Ndiaye sur le plateau de France 3 le dimanche 30 mars, alors qu’il était interrogé sur ce que l’on nomme à présent « l’affaire René Chiche » : « ce type de propos n’entre pas dans le droit de libre expression (sic) », dit-il d’un tweet de notre collègue qu’il sort de la poche intérieure de sa veste ; « on parle de propos outranciers, complotistes, injurieux », précise-t-il peu après. D’une part, il faudra nous expliquer le concept de « droit de libre expression » qu’il semble forger sur place. D’autre part – et cela est véritablement de nature à inquiéter les professeurs, comme l’Association des Professeurs de Philosophie de l’Enseignement Public et l’Association des Professeurs de Lettres l’expliquent dans leurs récents communiqués –, il semble que monsieur le ministre assume, en direct et sans scrupule, le rôle d’arbitre des élégances, décidant à lui seul de ce qui relève ou pas de notre liberté d’expression, se substituant aux juges, après avoir paradoxalement rappelé que « le droit d’expression (sic) est évidemment garanti ». Cet arbitrage fantaisiste est d’autant plus gênant de la part d’un ministre qu’il se fait à grand renfort de qualificatifs invalidants, parmi lesquels l’indétrônable « complotiste » qui, avec ses habituels corrélatifs « antivax », « séditieux », « d’extrême-droite » etc., a l’immense mérite de clore le débat avant même qu’il n’ait eu lieu. Qu’est-ce qui, dans le tweet qu’il lit sur le plateau, relève à ses yeux du « complotisme » ? Nous ne le saurons jamais. Demain, nous pourrons tous être accusés de complotisme ou déclarés coupables d’atteinte au bon fonctionnement du service public, parce que nous aurons écrit ce que nous pensons du « Pacte enseignant » ou du saccage de la voie professionnelle qui se déroule pendant qu’on regarde ailleurs. Un intellectuel de l’envergure de Pap Ndiaye qui se dit plus souvent qu’à son tour attaché à la démocratie – régime dont le paradigme est celui du débat contradictoire – pouvait nous laisser attendre mieux ; lui dont nous avions accueilli – et dont René Chiche lui-même avait accueilli – la nomination à la tête de l’Éducation nationale comme un espoir possible, aurait dû se passer de ce genre de raccourcis qui dissimulent sans succès la vacuité de son accusation.

René Chiche gêne, de toute évidence ; il dérange, il provoque, dans un style qui est le sien sur les réseaux sociaux, volontiers satirique, parfois pamphlétaire, mais qui laisse toujours la porte ouverte à la pluralité des opinions : ses propos trouvent suffisamment de contradicteurs, des plus délicats aux plus rustres, pour que nous soyons rassurés à cet égard. Notre administration a voulu faire de lui un exemple facile, à moindre coût, comme elle le fait, pour des motifs similaires, avec Franklin Nyamsi, professeur de philosophie qui a, lui aussi, l’heur de déplaire. C’est assurément un coup porté à l’ensemble des professeurs et à tous ceux qui sont attachés à leur liberté. Nous ne pouvons nous empêcher de lire la sanction qui s’abat sur lui – et si disproportionnée, même pour un prétendu manquement au devoir de réserve – comme un coup porté à l’organisation syndicale dont il est le porte-parole et dont le discours énergique sur l’état de l’école dérange lui aussi. Existe-t-il derrière ces sanctions qui portent atteinte à la liberté d’expression une volonté déguisée de répression syndicale ?

Nous soutiendrons avec la même détermination tous ceux qui, comme René Chiche, sont ou seront menacés dans leur libre expression au motif qu’ils sont personnels de l’Éducation nationale ou, plus largement, fonctionnaires. Nous considérons que cette libre expression doit redevenir une cause nationale.

René Chiche ne se taira pas, nous continuerons à ne pas nous taire, et ce sous nos vrais noms, sans anonymat et sans pratiquer la langue de bois. Nous devons nous réapproprier ce qu’Ernesto Sabato appelait « cet incorruptible droit à la divergence », quitte à en faire un devoir de divergence.

Tribune collective, 24 mai 2023

Cette tribune collective n’est pas l’expression d’Action & Démocratie (qui a publié son propre communiqué) mais celle d’un comité de soutien qui nous a sollicité pour sa diffusion. Pour rejoindre les premiers signataires de cette tribune, ne vous adressez pas à Action & Démocratie. Vous pouvez la lire et la signer en ligne sur le site du comité de soutien

LES 110 PREMIERS SIGNATAIRES

ANGUENOT-Yannick-professeur de lycée professionnel-Maintenance des véhicules-Lycée BUGATTI-ILLZACH ; ARER-Jean-Charles-professeur des écoles- -Ecole de Saint Andéol le Château-BEAUVALLON ; BAUD-CHEMAIN-Anne-professeur-Archéologie-Université LYON 2-LYON ; BENARD MARIE-Nicole-professeur-Histoire géographie -Collège Joseph BEDIER-SAINT ANDRÉ ; BERNARD-Joël-professeur-Mathématiques-Lycée Le LIKES-QUIMPER ; BERNASCONI-Anne-professeur de lycée professionnel-Economie gestion-Lycée Gustave EIFFEL-PULVERSHEIM ; BIANCHI-Laurent-professeur, docteur en géographie-Histoire-géographie -Section internationale  du Collège Camille CLAUDEL-MONTPELLIER ; BIEL-Cédric-professeur-Histoire-géographie-Collège Léon COMAS-VILLARS les DOMBES ; BOIS-Vincent-professeur-Mathématiques-Lycée Antoine ROUSSIN-SAINT LOUIS ; BOSQUAIN-Stéphane-professeur-Mathématiques-Collège BÉBEL-SAINTE ROSE ; BOUCHACOUR-Marc-chef d’établissement- -Lycée Ste MARIE-MARIE-LYON-LYON ; BOUDINET-Pierre-professeur-Sciences Physiques-Lycée Raoul FOLLEREAU CPGE-BELFORT ; BOURSAULT-Roland-professeur des écoles- -École Jean MONNET-DEOLS ; BOUSQUET-Jean-Pierre-adjoint gestionnaire- -Collège de la MONTAGNE NOIRE-LABRUGUIÈRE ; BOUVIER-Laurent-professeur-Histoire et géographie-Lycée VAUBAN-GIVET ; BRACQUART-Alain-professeur-Mathématiques-Collège la GRANGE aux BELLES- ; CADORET-Laurence-psychologue de l’éducation nationale- -RASED-PERPIGNAN ; CARPE-Jean-Louis-professeur retraité-Philosophie-Lycée CHARLES PEGUY-ORLÉANS ; CECCARONI-Walter-professeur à la retraite-Carrosserie- -MULHOUSE ; CHALUMEAU-Anne-professeur-Éco-gestion-Lycée ESCOFFIER-ERAGNY ; CHANDELIER-Magali-institutrice- -LYON- ; CHEMAIN-Jean-François-professeur-Histoire-IRCOM-LYON ; CORRE-Daniel-professeur-SII-Lycée d’ESTOURNELLES de CONSTANT-LA FLÈCHE ; CROUSLÉ-Frédéric-professeur-Philosophie-Lycée Ste MARIE-MARIE-LYON-LYON ; DAINI-D’INCAN-Maryline-professeur-Sciences Physiques chimie-Lycée JANETTI-St MAXIMIN la Ste BAUME ; De KERSABIEC-Solène-professeur ; De PINS-Cyril-professeur-Philosophie-Lycée franco-allemand-BUCGREBEL ; De RIBEROLLES-Emmanuelle-professeur-Lettres modernes-Collège Charles de GAULLE-MONTCORNET ; De SAINT GERMAIN-Charles-Eric-professeur-Philosophie-Lycée N-D St SIGISBERT-NANCY ; DEJEAN-Nicolas-professeur-EPS-Lycée MILLET-CHERBOURG ; DELEY-Jean-Laurent-professeur-Sciences Physiques chimie-Collège Jean RACINE-ALENÇON ; DEVIE-Laurent-professeur-Philosophie-Lycée CHANZY-CHARLEVILLE- MEZIÈRES ; DESJARDIN-Antoine-professeur agrégé de lettres-PARIS ; DIDIER-Stéphane-professeur-Histoire et géographie-Collège RENOLEAU-MANSLE ; DONNET-MÉRIEL-Maryse-professeur à la retraite-Histoire-Collège Jean MONNET-OUISTREHAM ; DUMOUCH-Rodolphe-professeur-Sciences de la vie et de la terre-Lycée Jean MOULIN-REVIN ; DURANDAL-Guy-professeur-Philosophie-Lycée Guillaume BUDÉ-LIMEIL-BRÉVANNES ; ESCRIBA-Frédéric-professeur-EPS-DTN Détaché ministère des sports-NICE ; ESPOUNE-Benoit-professeur-Technologie-Collège les HYVERNEAUX-LESIGNY ; FABRE-Arnaud-professeur-Lettres classiques-Lycée CONDORCET-PARIS ; FEHOKO-Nicole-professeur retraitée- -LP Victor SCHOELCHER-LA REUNION ; FERRÉ-Jérôme-professeur-Coordonateur ULIS-Collège Arthur RIMBAUD-CHARLEVILLE MEZIERES ; FEUILLET-Laurent-chef d’établissement- -Collège MOZART-DANJOUTIN ; FEUILLET-Wissâm-professeur-Lettres modernes-Collège Roger SEMET-DIGOIN ; FICHOT-Claudie-professeur à la retraite-Philosophie-Lycée Blaise PASCAL-ORSAY ; FROUIN-Lillie-professeur-Philosophie-Lycée LAVOISIER-MAYENNE en MAYENNE ;FUENTES-Nathalie-professeur-Espagnol-Collège BLANCHARD-ANNECY ;GALLIFET-Alain-professeur de lycée professionnel-Cuisine-LP La RENNAISSANCE-SAINT PAUL ; GOBERT-Frédéric-professeur-Français-Collège BERNARD de VENTADOUR-PRIVAS ; GOREAUD-François-professeur-Mathématiques-Lycée Jean GUÉHENNO-FOUGÈRES ; GREBEL-Malo-professeur-EPS-LP la CARDINIERE-CHAMBERY ; GRISON-David-professeur-Sciences Physiques-Lycée LA MACHE-LYON ; GUISLAIN-Gilbert-professeur honoraire-Lettres et culture 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