Revalorisation salariale 2023 : le compte n’y est toujours pas !

Le ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Stanislas Guerini, a communiqué le 12 juin dernier les détails de la revalorisation salariale pour l’année 2023, dont la « revalorisation » du point d’indice de la fonction publique de 1,5 % à partir du 1er juillet 2023. D’autres mesures salariales ont également été communiquées. Naturellement, elles bénéficieront aux agents de l’éducation nationale. Voici les principales mesures qui ont été annoncées :

Deux mesures indiciaires pour tous :

  • – hausse de 1,5 % du point d’indice au 1er juillet 2023 (cf. les nouvelles grilles de traitement actualisées ci-contre ; pour les personnels enseignants, elles tiennent compte des mesures de la revalorisation dite « socle » : voir notre analyse ici)
    – attribution de 5 points d’indice au 1er janvier 2024 (soit 19,50 € net / mois)

Une prime « pouvoir d’achat » pour une partie des agents :

  • – cette prime sera versée aux salaires inférieurs à 3.250 € brut (traitement indiciaire + primes)
    – cette prime exceptionnelle sera versée avant la fin 2023, « à l’automne » mais la date n’est pas précisée
    – son montant, dégressif, ira de 800 € brut à 300 € brut

Ont été également annoncées :

  • La hausse du remboursement du forfait de transport collectif de 50 à 75 %.
  • Une revalorisation de 10% des frais de missions engagés par les agents publics.
  • La reconduction de l’indemnité dite de garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA)
  •  

Ainsi que deux mesures spécifiques pour les « pieds de grille » :
– octroi de 1 à 8 points d’indice pour la grille C1 (échelon 1 à 9) qui sera désormais la suivante

– octroi de 3 à 9 points d’indice pour la grille B1 (échelon 1 à 5) qui sera désormais la suivante

Ces mesures spécifiques ont pour objectif, d’une part de recréer un écart entre les « pieds de grille » et le SMIC, et d’autre part de rétablir une progressivité des rémunérations en garantissant un gain financier lors du passage à l’échelon supérieur.

En ces temps de disette salariale, toutes ces mesures sont évidemment bonnes à prendre !

Mais, pour Action & Démocratie, elles sont très insuffisantes. Une hausse de 1,5 % des traitements alors que l’INSEE table sur une inflation proche de 5 % cette année ne peut être dénommée une « revalorisation ». Notre pouvoir d’achat va encore baisser cette année, et avec cette baisse notre déclassement salarial continue. Cette paupérisation orchestrée que nous subissons doit cesser au plus vite !

Par ailleurs, si la refonte des grilles C1 et B1 est particulièrement bienvenue, les nouvelles grilles ne sont pas satisfaisantes : l’écart entre les 8 premiers échelons de la grille C1 et les 5 premiers échelons de la grille B1 n’est que d’un seul point d’indice, ce qui représente une augmentation ridicule de 3,90 € net lors du changement d’échelon ; les premiers échelons de la grille C1 sont beaucoup trop près du SMIC et ils seront dépassés très vite par ce dernier ; la grille B1 commence à un indice inférieur aux 3 derniers échelons de la grille C1, ce qui entraîne un tassement de l’échelle de rémunération.

Pour Action & Démocratie, le Ministère doit cesser de nous payer de mots en affirmant « qu’il faut améliorer le regard que porte l’Education nationale sur les personnels administratifs ». Il doit mettre la main au portefeuille en prenant d’urgence trois mesures : instaurer un « pied de grille » pour la catégorie C comportant un écart de 10 % par rapport au montant actuel du SMIC ; fixer l’écart entre chaque échelon à 10 points d’indice ; rehausser le « pied de grille » pour la catégorie B afin que son indice soit supérieur à l’échelon sommital de la grille C1.

Les nouvelles grilles de salaires à compter du 1er juillet 2023

Grilles de traitement actualisées à partir du projet de décret présenté ce jour au Conseil des ministre actant l’augmentation de 1,5% de la valeur du point d’indice.

La valeur annuelle brute du traitement afférant à l’indice 100 majoré va ainsi être portée dès le 1er juillet à 5 907,34 euros, contre 5 820,04 euros aujourd’hui. Soit une augmentation de quelque 87 euros de la valeur du point d’indice. C’est en fonction de cette valeur (multipliée par l’indice majoré) que le traitement indiciaire brut des agents publics est calculé.

La valeur du point d’indice avait déjà été augmentée de 3,5 % en juillet 2022. La valeur annuelle du traitement afférant à l’indice 100 majoré était alors passée de 5 623,23 euros à 5 820,04 euros. Ces « revalorisations » restent très en-deçà du niveau de l’inflation et Action & Démocratie continue de revendiquer une augmentation du nombre de points d’indice pour les personnels de l’éducation nationale, seule manière de revaloriser enfin et pour de vrai nos métiers.

Professeurs des écoles, professeurs certifiés, professeurs de lycée professionnel, professeurs d’EPS, professeurs documentalistes, psychologues de l’éducation nationale, et assimilés

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