Dix ans déjà !
Chères collègues, chers collègues,
Voilà dix ans que la seule existence d’Action & Démocratie interroge l’utilité des syndicats qui ont accompagné notre récession depuis plusieurs décennies.
Dix ans de progrès ininterrompus pour un syndicat créé de toute pièce en juin 2010 et qui jouit désormais d’une reconnaissance institutionnelle et administrative indispensable pour peser sur des décisions toujours plus révoltantes et contreproductives qui précipitent l’Éducation Nationale dans l’impasse.
Dix ans pour faire émerger au sein d’un paysage syndical morne qui n’inspire à beaucoup d’entre vous que méfiance et désillusion, une organisation neuve, dynamique, pragmatique et dont l’efficacité est saluée par le nombre croissant de celles et ceux qui se tournent vers nous, souvent après avoir été lâchés par d’autres, pour leur plus grand bien !
Dix ans pour construire pas à pas un outil réellement indépendant et autonome voué à la défense intransigeante, sans faux-semblant ni concession à l’air du temps, des personnels, de leur métier ainsi que des conditions institutionnelles qui le rendent possible.
Oui, la création et la croissance d’Action & Démocratie démontrent que notre profession n’est pas morte et n’a pas dit son dernier mot. Elles prouvent que le syndicalisme peut se renouveler. Elles donnent enfin à toute une profession de nouveaux moyens de se faire enfin entendre.
Contrairement à ceux qui se sont contentés d’hériter d’une structure qui leur a été léguée par d’autres et dont ils se bornent à accompagner le lent déclin, nous mettons d’autant plus de cœur à l’ouvrage pour faire vivre notre organisation que nous ne profitons d’aucune rente de situation. C’est du terrain que nous tirons notre inspiration parce que c’est du terrain que nous sommes issus, et nous n’avons pas attendu de constater que les syndicats « historiques » ne soient même pas capables de sauver leurs propres prérogatives sur les commissions paritaires nationales et académiques pour décider la création d’Action et Démocratie et servir ainsi efficacement les intérêts des collègues qui faisaient appel à nous.
Action et Démocratie occupe une place singulière dans l’espace syndical pour une autre raison : nous ne nous résignons pas à l’impuissance où nous ont condamné des organisations qui, par des postures souvent purement politiques ou des actions irréfléchies et sans lendemain, ont surtout contribué à rendre nos professions littéralement sans défense devant les réformes délétères qui nous sont régulièrement imposées ainsi qu’à faire à leur corps défendant du « dialogue social » une simple fiction. Participer à ce simulacre n’est d’ailleurs pas notre choix. Apposer notre logo sur des tracts intersyndicaux auxquels personne ne prête attention et qui usent de la langue de bois n’est pas notre choix. Faire de la figuration dans les médias n’est pas notre choix. Nous rendre aux convocations d’un ministère qui se servirait de notre présence comme d’une caution pour prétendre nous avoir consultés et n’en faire ensuite qu’à sa tête n’est pas notre choix.
Notre choix, c’est d’abord celui de l’intelligence et surtout celui de l’honnêteté. Nous ne tenons pas de double discours et ne faisons pas, dans les instances, le contraire de ce que nous disons dans nos publications ou devant nos collègues ! Qu’on se reporte, pour s’en convaincre, aux comptes rendus des séances du Conseil supérieur de l’éducation des trois dernières années notamment !
Notre choix, c’est celui de l’intelligence mais aussi celui de l’efficacité. Nous refusons de pousser les collègues à se lancer dans des actions vouées à l’échec qui les exposent parfois à des sanctions, comme ce fut le cas lors de la session 2019 du baccalauréat ou lors des E3C cette année. Nous préférons construire dans l’unité des actions réfléchies, fortes et réellement utiles, mais hélas nous devons nous résoudre à constater que nos appels à la mise en œuvre de stratégies intersyndicales efficaces restent le plus souvent sans réponse : aucune organisation n’a ainsi accepté, comme nous le proposions à l’hiver 2018-2019 dans l’élan donné par le mouvement « Pas de vague » et celui des « Stylos Rouges », d’élaborer une plateforme commune autour de quelques revendications essentielles seulement, comme le rattrapage de la perte de pouvoir d’achat ; aucune organisation n’a accepté de discuter de notre proposition de déposer six mois à l’avance un préavis d’une grève au moment des examens qui nous aurait permis de négocier en position de force, comme y parviennent les syndicats dans d’autres secteurs d’activité ; aucune organisation n’a non plus accepté de nous rejoindre dans le recours au pénal formé contre le ministre en exercice après les nombreux suicides qui ont endeuillé notre profession au cours de ces dernières années et dont nous vous rendrons bientôt compte ; aucune organisation enfin ne s’est jointe à nous pour demander la suppression du jour de carence, nous laissant diffuser seuls une pétition qui a déjà recueilli 35000 signatures mais qui méritait d’en avoir 800000.
Notre choix est celui de l’intelligence mais il est aussi celui de l’audace car il en faut pour reconstruire un syndicalisme vraiment utile à notre profession et digne d’elle ; un syndicalisme qui n’aie pas peur de défendre la dignité des personnels de l’éducation et de les représenter comme les cadres qu’ils sont ; un syndicalisme dont les actes et les paroles ne se nourrissent pas de calculs politiques ou de réflexes pavloviens mais uniquement de nos expériences et de nos échanges avec chacun sur le terrain dont nous portons ensuite le contenu dans toutes les instances, à tous les échelons, sans pratiquer ni la langue de bois ni la soumission devant les autorités.
Pour développer ce syndicalisme dont nous avons tous besoin afin de nous redonner collectivement espoir en notre condition, remettre du bon sens dans les textes et les pratiques, oser appeler un chat un chat, donner à la profession, dans le contexte d’un paritarisme profondément modifié, une représentation plus conforme à ses attentes et sa réalité, peser davantage sur le cours des choses et l’infléchir afin que tous s’y retrouvent, pour tout cela nous avons besoin de votre soutien. Nous avons besoin de ce soutien non seulement lors des prochaines élections professionnelles bien entendu, qui seront cette fois vraiment décisives pour l’avenir de l’école, mais nous en avons besoin aussi au quotidien et nous vous donnerons, si vous souhaitez vous engager, les responsabilités ainsi que les moyens de poursuivre et d’enrichir à nos côtés les initiatives inédites que nous avons déjà prises sur les thématiques qui forment la feuille de route d’Action & Démocratie, à savoir :
– La revalorisation du niveau de vie des personnels de l’Éducation nationale.
– La lutte contre l’augmentation anormale des risques physiques et psychosociaux dans l’exercice de nos métiers.
– La vigilance et la lutte contre les dérives d’une administration qui ne respecte pas son personnel.
– La défense et la promotion de l’expertise des professionnels de l’enseignement que nous sommes sur notre métier, laquelle doit être reconnue au quotidien jusque dans les plus hautes instances, aussi bien dans les pratiques que par les textes réglementaires.
– La dénonciation des vraies causes du délitement de l’école et la condamnation sans concession des réformes incohérentes qui ne font qu’aggraver la situation au lieu d’y remédier.
L’Éducation nationale est devenue un grand corps malade qui fournit à une armée de bateleurs le moyen de se mettre en valeur, mais Action & Démocratie existe parce qu’il n’est pas question de nous résigner à cette comédie où beaucoup font semblant bien que cela ne trompe personne.
De plus en plus nombreux sont les collègues en difficulté qui reportent leur confiance sur notre syndicat et font appel à nous. De plus en plus nombreux aussi ceux qui se disent contents et soulagés en nous écoutant ou en nous lisant d’apprendre qu’ils ne sont pas seuls. De plus en plus nombreux sont les collègues sensibles à la maltraitance institutionnelle qui est devenue la marque de fabrique de la « Maison Éducation nationale ». Si vous avez lu ce message jusque-ici, c’est que vous faites partie de ces collègues de plus en plus nombreux ! Alors n’hésitez plus et rejoignez-nous, soit comme adhérent, soit en vous impliquant davantage si vous le pouvez et le souhaitez pour poursuivre avec nous l’action commencée voici dix ans et nous accompagner par vos apports dans ce nouvel élan.
L’équipe qui compose notre Bureau national se renforce tous les ans de cette façon et nous nous réjouissons d’y accueillir des collègues de grand talent. Engagez-vous à votre tour à nos côtés pour agir ; devenez correspondant d’établissements, référent académique de corps ou responsable départemental; ensemble, reconstruisons le syndicalisme afin de reconstruire l’école !
Pour le Bureau National,
Le Président, Walter CECCARONI
Pour un contact direct, appelez le 06 81 89 55 55
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