Une école qui instruit ou une école qui embrigade ?

Après avoir supprimé des dizaines d’heures d’enseignement, après avoir réduit les enseignements optionnels à tous les niveaux, après avoir supprimé des heures d’enseignement formateur au profit d’heures de rien au collège, au lycée et au lycée professionnel, force est de constater que la politique de désinstruction se poursuit et s’accélère : en effet, le gouvernement vient de supprimer sans états d’âme au collège un enseignement du tronc commun, celui de technologie, pour faire place à des heures de soutien et d’approfondissement qu’il aurait pu tout simplement ajouter en tant qu’enseignement complémentaire ; il annonce un doublement de l’horaire de l’EMC pour, d’après le ministre, parler des « valeurs de la République », de la laïcité et de « l’éducation aux médias » [sic] ; il envisage enfin d’introduire une nouvelle certification dite d’écologie au collège pour valoriser le « savoir vert »[sic]. Pendant ce temps, nous constatons que nos classes sont remplies d’élèves qui ne maîtrisent pas les savoirs fondamentaux et qu’on laisse parvenir avec des lacunes considérables jusqu’à l’enseignement supérieur…

Comme si cela ne suffisait pas et au lieu de recentrer l’école sur sa mission essentielle qui est l’instruction, on instaure un improbable service national universel (SNU) aux objectifs aussi vagues qu’idéologiques et, contrairement au projet initial, on envisage de le placer sur le temps scolaire. Est-on en train de transformer l’école en lieu d’embrigadement en ayant renoncé à en faire un lieu d’instruction ? Action & Démocratie s’oppose à cette dérive et défend une autre idée de l’école ayant pour but non pas d’inculquer aux jeunes des comportements mais de les rendre capables d’avoir un jugement libre et instruit. Il est grand temps de revenir à cette conception de l’école conforme à la nature de choses et indispensable à la préservation d’un régime vraiment républicain.

Condorcet, reviens, ils sont devenus fous !