Edito

Défendre l’école et ses professeurs, sans posture ni compromis : c’est possible, et c’est urgent !

Si les professeurs des écoles d’aujourd’hui ont la même ambition que leurs prédécesseurs, celle d’instruire et transmettre des savoirs, force est de constater que cela n’a jamais été aussi difficile, notamment en raison du fait, aussi préoccupant qu’inédit, que nos élèves eux-mêmes sont désormais majoritairement de moins en moins concentrés et disposés à travailler. L’effondrement de l’éducation parentale, la surexposition aux écrans de toute sorte en dépit des alertes de nombreux neuroscientifiques trop longtemps ignorées, mais aussi le déni et la démission de l’institution elle-même face aux incivilités et à l’effondrement du niveau sont les principaux facteurs de cette situation. Une culture de l’immédiateté, du « zapping » et un hédonisme dévoyé encouragé par les médias destinés à la jeunesse ont presque terminé l’avènement, pour la première fois dans l’histoire, d’une génération dont une proportion significative est devenue rétive à l’instruction. Il n’y a cependant aucune fatalité, aucune raison pour renoncer ou se résigner. Pour rebâtir l’école, nous faisons le choix d’avoir une ligne claire ainsi que de formuler des revendications sensées et réalistes, en phase avec le terrain. Action & Démocratie propose aux professeurs des écoles une nouvelle forme de syndicalisme, une nouvelle façon de défendre le métier que nous aimons en évitant l’écueil du dogmatisme idéologique et des compromissions politiques qui font que les collègues se détournent en masse, et non sans raison, des syndicats traditionnels. Ces revendications sont les vôtres, celles de la majorité silencieuse.

Triste constat : une école abimée, une jeunesse à la dérive, des enseignants méprisés…

« Mettre l’enfant au centre du système éducatif », ce dogme fut une erreur majeure dont on n’en finit pas de subir les conséquences : différenciation poussée à l’extrême au détriment du collectif de la classe, primauté donnée à l’éducation au détriment de la transmission du savoir, injonction à une hypothétique et trompeuse « réussite de tous », laxisme et culture de l’excuse face aux incivilités, rejet de la culture classique ou encore nivellement vers le bas.

Si les professeurs des écoles d’aujourd’hui ont la même ambition que leurs prédécesseurs, celle d’instruire et transmettre des savoirs, force est de constater que cela n’a jamais été aussi difficile en raison du fait, aussi préoccupant qu’inédit, que nos élèves eux-mêmes sont majoritairement de moins en moins concentrés et disposés à travailler. L’effondrement de l’éducation parentale, la surexposition aux écrans de toute sorte en dépit des alertes de nombreux neuroscientifiques trop longtemps ignorées, ou encore le déni et la démission de l’institution elle-même face aux incivilités et à l’effondrement du niveau sont les principaux facteurs de cette situation. Une culture de l’immédiateté, du « zapping » et un hédonisme dévoyé encouragé par les médias destinés à la jeunesse ont presque terminé l’avènement, pour la première fois dans l’histoire, d’une génération dont une proportion significative est désormais rétive à l’instruction.

L’hétérogénéité des niveaux dans nos classes est devenue extrême. Si elle est vue comme une bénédiction par certains pédagogues déconnectés et irresponsables, c’est un défi colossal qu’à chaque instant les enseignants de terrain acceptent de relever. Néanmoins, depuis l’avènement de l’école inclusive il y a une dizaine d’années, cette hétérogénéité est passée du stade de « défi héroïque » à « situation perdue d’avance ». S’enfermant dans des dogmes fous, l’institution continue de se décharger de toute responsabilité en mettant en avant la « différenciation pédagogique » et les « parcours individualisés ». Entre l’idéologie des décideurs et le réel dans les classes, le gouffre est abyssal.

Et c’est encore sur les enseignants qu’on fait peser le poids de l’échec inévitable de ces réformes. En effet, la funeste « loi pour une école de la confiance » de 2019, dite « loi Blanquer », ose stipuler en son article premier que « l’engagement et l’exemplarité des personnels de l’éducation nationale confortent leur autorité dans la classe et l’établissement et contribuent au lien de confiance qui doit unir les élèves et leur famille au service public de l’éducation » en ajoutant que « ce lien implique le respect des élèves et de leur famille au service public de l’éducation ». Cette loi soumet donc explicitement le respect des usagers à l’égard des personnels à la confiance qu’ils inspirent par leur « engagement » et leur « exemplarité », donnant ainsi l’illusion aux élèves et à leur famille qu’ils pourraient en être juges. Il s’agit ni plus ni moins d’une inversion, voire d’une perversion, des rapports entre élèves, parents et professeurs. Seul Action & Démocratie réclame la modification de cette disposition qui figure désormais dans le code de l’éducation, et se bat pour rétablir l’autorité du professeur ainsi que le bon sens pédagogique, qui sont les deux conditions pour reconstruire l’école.

Sauver l’école primaire et respecter ses enseignants

S’il faut rebâtir l’école, ce que nul ne conteste aujourd’hui, il importe de ne pas tout attendre ni tout demander à l’Éducation nationale, comme on a eu tendance à le faire jusqu’ici. Une partie des dysfonctionnements que nous subissons a des causes extérieures à l’école sur lesquelles il faut agir. Des actions de prévention d’un nouveau genre doivent émerger à destination des familles : prévention concernant l’exposition et la surexposition aux écrans (surtout à un très jeune âge), rappels de règles simples d’hygiène de vie (horaires de coucher, repas) et de l’ensemble des obligations éducatives qui incombent aux parents. Action & Démocratie défend l’idée d’une journée de congé parental pour permettre aux parents d’assister effectivement aux réunions d’information et de sensibilisation qui leur sont destinées. Ces derniers doivent également être mis devant leurs responsabilités. Il est par exemple inadmissible que la prévention face aux dangers des réseaux sociaux soit à la charge des enseignants alors qu’elle relève manifestement de l’éducation parentale, tout comme il n’est pas acceptable que les écoles en viennent à devoir offrir des petits déjeuners à leurs élèves pour pallier la démission ou la défaillance de certaines familles. Il n’est pas davantage acceptable que les écoles maternelles aient à accueillir des enfants sans condition de propreté, l’école maternelle n’étant pas une garderie.

Si réformer l’organisation et le fonctionnement de l’école est devenu indispensable, il faut se garder de tout « dirigisme » contreproductif : les professeurs des écoles sont exaspérés par des décennies de « réformite » qui ont aggravé la situation, détérioré leurs conditions de travail, mis à mal leur santé ainsi que leur confiance en l’institution. On ne rebâtira pas l’école sans respecter l’expertise des professeurs et les considérer comme des concepteurs et non de simples exécutants. C’est aussi la raison pour laquelle Action & Démocratie a fait le choix de la CFE-CGC, la nécessité de défendre et de représenter les professeurs des écoles en tant que cadres et assimilés faisant partie des conditions préalables pour refonder le dialogue social sur des bases claires et assainies, et formuler des revendications aussi légitimes que réalistes, issues de nos constats et non de postures idéologiques ou de calculs politiques.

Des salaires revalorisés, des effectifs allégés, des situations particulières enfin reconnues

La première revendication concerne le traitement : on ne peut accepter le déclassement et la paupérisation de notre profession en se contentant, comme d’autres, de réclamer une revalorisation du point d’indice qui est d’autant plus illusoire que son impact sur le budget de l’État en limitera forcément l’ampleur puisqu’elle concerne tous les fonctionnaires. En matière salariale, Action & Démocratie assume une approche corporatiste et réclame une revalorisation fondée sur l’augmentation du nombre de points d’indice liée à nos fonctions et correspondant à une revalorisation de 20% du traitement en cinq ans sans contrepartie. Nous y ajoutons la création d’une véritable indemnité de logement, seule mesure permettant de mettre effectivement fin à la crise de recrutement dans certaines académies, crise qui est directement liée à l’écart entre la rémunération et le coût du logement.

Les professeurs des écoles en font chaque jour le constat : il n’est plus possible en 2023, même au professeur le plus chevronné, de conduire une classe trop nombreuse, compte tenu du profil de nos élèves. L’effectif, dans toutes les classes d’école primaire ne doit plus dépasser 22 élèves. La baisse démographique constatée en France ces dernières années est une opportunité à saisir pour graver dans le marbre de la loi un nombre d’élève maximal par classe – voir à ce sujet notre proposition formulée dans le cadre de la mission « Exigence des savoirs » et que nous avons également présentée et défendue au Conseil supérieur de l’éducation.

Le multi-niveaux doit enfin être pris en compte, non seulement dans la répartition des élèves et la détermination de l’effectif maximal, mais aussi dans la rémunération des enseignants.

Une formation de qualité, efficace et exigeante

La formation initiale des professeurs des écoles doit être repensée de fond en comble. Le recrutement des formateurs doit s’effectuer exclusivement dans un vivier d’enseignants expérimentés ayant à leur actif au moins 20 années de « terrain ». Les étudiants doivent être recrutés sur des critères disciplinaires puis consacrer deux années de formation essentiellement à la pratique dans les écoles, aux côtés de tuteurs, et à la remise à niveau de leurs propres connaissances. Ce dispositif permettra en outre d’aménager les fins de carrière des enseignants chevronnés dans le cadre d’une cessation progressive d’activité repensée où une partie de leur service serait consacrée à l’accompagnement de leurs jeunes collègues.

Quant à la formation continue des professeurs des écoles, elle doit être adaptée à leurs besoins et demandes et non aux injonctions ministérielles, afin que cette formation ne soit plus subie. Les conseillers pédagogiques doivent retrouver leur vocation première, l’aide et le soutien aux enseignants et non l’organisation de réunions pour brasser de l’air ou s’encombrer de paperasse administrative.

Des programmes clairs et visant l’acquisition de connaissances

Les changements trop fréquents de programmes de l’école primaire depuis trois décennies ont exaspéré les professeurs des écoles et désorganisé inutilement leur travail. Il est indispensable de ne pas ajouter encore de confusion, ne pas faire perdre davantage de temps aux enseignants. Ce ne sont pas tant les programmes que l’organisation pédagogique qui est à revoir. Ainsi, l’organisation des apprentissages par cycles n’a pas donné satisfaction, pire : l’inclusion de la classe de 6e dans le cycle 3 imposée en 2014 est un échec total, la ministre de l’époque a voulu « forcer » la liaison entre école primaire et collège mais cette organisation apparaît aujourd’hui aussi incohérente qu’artificielle. Il apparaît fondamental de restituer des attendus de fin d’année afin de servir de repères de travail.

Les passages en classe supérieure doivent nécessiter l’aval du professeur, en complément de celui du Psy-EN et de la famille. Le professeur des écoles est le plus à même de savoir si un élève a besoin d’un redoublement.

L’évaluation des élèves doit être laissée à l’appréciation des professeurs des écoles. Face au cache-misère ridicule et illisible que constituent les NA/ECA/A/D, les gommettes de couleur ou les blocs de compétences, la possibilité doit être rendue aux professeurs d’utiliser leur propre grille d’évaluation ainsi que des notes chiffrées. La transmission des connaissances doit redevenir le cœur de notre métier, et non le « bien-être » ou l’on ne sait quelles « compétences », « psychosociales » ou pas. Il est urgent, afin de redonner sa crédibilité à l’évaluation des élèves, que celle-ci porte essentiellement sur leurs connaissances.

Le recentrage sur les enseignements fondamentaux est une nécessité. Le niveau des élèves, de plus en plus faible dans la maîtrise des mathématiques et de la langue française l’exige. Une augmentation substantielle (2 heures par semaine) du temps consacré à la langue française et aux mathématiques est indispensable, au détriment de l’ensemble des autres matières (pas d’augmentation du temps de travail, pas de diminution des APC). L’enseignement de l’anglais avant le cycle 3 doit être supprimé.

Face à l’effondrement intellectuel et au délitement de notre société, à l’explosion de la Nation en communautés vivant « côte à côte et bientôt face à face » (pour reprendre les mots de l’ancien ministre Gérard Collomb), la transmission d’une culture commune, classique, au fondement de la civilisation française et européenne apparaît comme une nécessité : antiquité grecque et romaine, culture biblico-chrétienne, littérature classique doivent être remises au goût du jour et encouragées de manière transversale (Français, histoire, géographie, etc.).

Encourager des pratiques efficaces tout en respectant la liberté pédagogique

La liberté pédagogique des professeurs des écoles ne doit pas être entravée. A ce titre, la notion de « bonnes pratiques » (manuels et/ou méthodes imposés) est dangereuse et n’apportera aucune plus-value. La liberté pédagogique est au cœur d’un enseignement de qualité. Au ministère le soin d’élaborer les programmes, aux professeurs celui de les appliquer.

L’interdiction stricte des devoirs écrits à la maison n’a pas lieu d’être. Des travaux écrits en petite quantité, simples, en guise d’application de leçons récemment étudiées en classe, cela se justifie parfaitement et doit être laissé à l’appréciation de l’enseignant.

Face à l’invasion du numérique dans la vie quotidienne des élèves, l’école primaire doit rester un asile pour l’esprit, l’attention et se préserver des excès du numérique éducatif. Le récent exemple suédois (abandon des manuels numériques) doit servir d’avertissement à ceux qui sont friands de comparaisons internationales. Par le passé, certaines collectivités locales, encouragées par le ministère ont cru bon d’inonder les établissements scolaires de tablettes numériques, en pure perte et non sans légèreté. Si le numérique éducatif est largement utilisé dans les écoles aujourd’hui, il doit l’être avec modération et sans injonction aussi bien de la part de la hiérarchie que des collectivités territoriales. Une information sur les risques liés à un recours excessif à cette technologie doit être en revanche régulièrement transmise et mise à jour aux personnels par la DGESCO.

L’injonction répétée au « travail en équipe » et aux « liaisons » de toute sorte (école-collège etc.) est inopérante. Le travail en équipe n’est une condition de réussite des élèves que s’il est consenti et répond à un vrai besoin. Un professeur des écoles peut être un excellent transmetteur et pédagogue sans aimer le travail d’équipe. Nombre de collègues regrettent le temps passé en réunions et en « projets » divers et variés, temps dont ils ne disposent plus pour préparer leurs enseignements ou simplement pour se reposer.

Le « projet d’école » est largement subi lorsqu’il est imposé, il faut donc le rendre facultatif. A l’inverse, les initiatives d’équipes enseignantes volontaires doivent être vivement encouragées.

L’évaluation d’école et les « constellations » doivent être supprimées. Elles sont chronophages, infantilisantes et parfaitement inopérantes. Chaque professeur des écoles doit être régulièrement évalué par son inspecteur de circonscription, sur la qualité de son enseignement individuel. L’évaluation des professeurs des écoles doit d’ailleurs être repensée : il est inadmissible que lors des rendez-vous de carrière, seuls 3 items sur 10 portent réellement sur la pratique, savoir gérer sa classe est autrement plus important que de savoir élaborer des projets ou travailler en équipe. Une grille d’évaluation doit également être conçue pour les postes spécifiques, tels que ceux de remplaçants [https://actionetdemocratie.com/ppcr-evaluations-injustes-et-inadaptees/

Une organisation pédagogique efficace et humaine, un cadre serein

La préservation des petites écoles rurales (voulue par le Président de la République depuis 2017) a été une heureuse surprise, cette politique doit se poursuivre et s’étendre. Les projets de « regroupements », à la campagne comme en ville, en grosses structures doivent être découragés, dans l’intérêt de la sécurité des élèves et du climat scolaire en général.

L’enseignement adapté doit être largement développé et doté financièrement sur tout le territoire. Les classes SEGPA sont extrêmement bénéfiques pour les élèves en grave difficulté scolaire, elles méritent d’être mieux considérées.

Des moyens pour les RASED : Les Réseaux d’Aide Spécialisée aux Enfants en Difficulté sont largement plébiscités par les enseignants et leur utilité n’est plus à démontrer. Il faut donc remédier au manque criant de psychologues scolaires et de maîtres E et G.

L’école inclusive est un désastre éducatif, pédagogique et humain parce qu’elle est pensée de manière dogmatique et comptable. Elle doit donc être évaluée avec humanité et pragmatisme. L’inclusion des enfants porteurs de handicap ou de besoins particuliers est devenue en dix ans quasi-systématique. Or un très grand nombre de ces enfants subissent désormais une scolarité qui ne leur est pas adaptée et un trop grand nombre de professeurs se retrouvent découragés face à l’impossibilité de leur tâche. L’école inclusive doit absolument être repensée de fond en comble en concertation avec les premiers concernés, à savoir les enseignants. Les associations et autres groupes de pression n’ont pas vocation à dicter la politique de l’Éducation nationale. Les instituts médico-éducatifs (ITEP, IME etc.) et les classes ULIS, incarnation d’une inclusion raisonnée et intelligente, doivent être dotés de moyens en très forte hausse afin d’assurer une scolarité adaptée et de qualité à tous les élèves ainsi que des conditions de travail dignes pour tous les personnels. Dans le cas où l’inclusion d’un élève se justifie, ce dernier doit se voir doté d’un(e) AESH disposant d’un nombre d’heures suffisant. Les PIAL sont une aberration pédagogique et humaine, ils doivent disparaître.

Selon l’étude PISA, la France possède un des pires climats d’indiscipline de l’OCDE. Un bon climat scolaire est fondamental à la réussite des élèves, il passe par une réaffirmation claire de l’autorité des professeurs, autorité qui doit bénéficier du soutien de sa hiérarchie (fin du « Pas-de-Vague » et de l’impunité de « l’enfant-roi »). Le laxisme face aux incivilités doit immédiatement cesser. La possibilité donnée récemment au directeur d’école d’exclure un élève harceleur va dans le bon sens, mais elle doit être élargie afin de rendre simple l’exclusion des enfants violents et leur transfert très rapide, non vers une autre école primaire mais vers un établissement adapté. La « loi pour une école de la confiance » de 2019 doit être impérativement réécrite dans le sens d’un respect inconditionnel de l’enseignant par l’élève et sa famille.

Enfin un directeur d’école n’a pas vocation à être un gratte-papier pour l’administration. Afin qu’il puisse veiller au bon fonctionnement de l’école dont il a la charge, il doit être doté d’une aide administrative (statutaire et financée par l’État). Il s’agit de soulager non seulement le directeur mais aussi la totalité des enseignants du 1er degré, actuellement submergés par les tâches administratives qui se sont accumulées au fil du temps et des réformes sans aucun autre effet que celui de produire chez les collègues lassitude, découragement et résignation.

Telles sont, en quelques mots, les priorités d’Action & Démocratie pour rebâtir l’école primaire et défendre ceux qui la font vivre, priorités qui sont avant tout le reflet de vos attentes et de vos témoignages. Pour rejoindre le secteur Premier degré d’AD/CFE-CGC, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse : ad.ref.pe@gmail.com

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