Lettre d'information n°77 - 30 août 2023

Éducation à la sexualité : des dérives inacceptables !

Malgré l’arrivée d’un nouveau ministre, l’année scolaire qui commence sera d’abord celle de l’application, dès la rentrée, d’une série de mesures prises par le précédent. Pendant l’été, une avalanche de décrets et arrêtés s’est d’ailleurs abattue sur l’institution. Certains de ces textes constituent des avancées que nous saluons (comme les améliorations concernant les AESH, même si elles sont encore insuffisantes – voir ci-dessous) ; d’autres au contraire s’inscrivent dans la déconstruction du système éducatif que nous combattons (comme par exemple le décret publié en catimini le 21 juillet qui modifie le statut des professeurs des écoles pour leur permettre d’exercer au collège – nous y reviendrons dans notre prochaine lettre d’information).

Concernant le nouveau ministre, nous notons un changement de discours et des priorités qui sont aussi les nôtres (restauration de l’autorité, lutte contre le harcèlement, défense de la laïcité), mais c’est sur ses actes et non sur sa communication que nous jugerons la nouvelle administration. Les déclarations très médiatisées du nouveau ministre ne sauraient dissimuler le fait que, pour l’essentiel et à la notable exception du calendrier du baccalauréat, enfin modifié dans le sens que nous avons toujours exigé, y compris en allant à deux reprises au Conseil d’État, Gabriel ATTAL assume et poursuit la politique éducative conduite depuis 2017 et dont le véritable initiateur est Emmanuel MACRON. Ce dernier a d’ailleurs marqué les esprits à la fin du mois d’août en développant son « plan » pour l’école dans un entretien au Point qui ne nous convainc guère (voir notre analyse ci-dessous), et à vrai dire, il nous est dorénavant difficile de faire confiance à quelqu’un qui détruit l’enseignement professionnel tout en faisant croire qu’il le rend plus efficace ou qui prétend avoir augmenté de 10% en moyenne et sans condition le traitement des enseignants alors que la plupart d’entre eux ne verront leur salaire augmenter que de 3% et leur pouvoir d’achat se détériorer encore plus compte tenu du niveau de l’inflation. Le mensonge et les éléments de langage destinés à flatter tour à tour telle ou telle frange de l’électorat ne font pas une politique éducative cohérente et digne de ce nom !

Mais en cette rentrée, nous voulons d’abord attirer l’attention de tous sur un sujet très important et que beaucoup n’osent pas aborder, ce qui n’est pas notre cas parce que ceux qui font vivre notre organisation sont avant tout des hommes et des femmes, des parents ou grands-parents animés par un esprit de responsabilité et de réelle bienveillance envers tous les enfants qui nous sont confiés. C’est pourquoi, nous avons activé notre cellule nationale de protection de l’enfance pour nous emparer de ce sujet sensible qui concerne l’éducation à la sexualité en milieu scolaire. En effet, des dérives gravissimes ont pu être constatées, autant par Action & Démocratie que par des associations de parents d’élèves avec lesquelles nous partageons un certain nombre de constats. Nous avons donc décidé d’alerter l’opinion et les pouvoirs publics, le ministre et les hauts responsables de l’éducation nationale sur ces dérives, et vous invitons à lire et diffuser le document ci-dessous. Nous veillerons à ce que personne ne puisse briser toute une vie affective en détruisant dès la plus tendre enfance un épanouissement personnel fait de rêves et de découvertes.

Quand l’éducation à la sexualité dérive et devient un danger pour la santé psychique de l’enfant (article)

Actus

 

Le plan d’Emmanuel Macron pour l’école

 

Le président de la République a fait sa rentrée scolaire avec un peu d’avance. Dans le magazine Le Point du 23 août, Emmanuel Macron évoque longuement les questions éducatives. Notre opinion sur ces déclarations.

 

 

AESH : quelques progrès, encore très insuffisants

 

Renouvellement du contrat en CDI, création d’une indemnité de fonction, nouvel échelonnement indiciaire, augmentation de l’indemnité de fonctions pour les AESH référents : des mesures qui vont dans le bon sens mais ne suffisent pas pour permettre de vivre décemment de l’exercice d’un métier devenu indispensable au bon fonctionnement de l’éducation nationale.