Lettre d'information n°86 du 13 février 2024
Incroyable !
Au conseil supérieur de l’éducation, la majorité des syndicats s’acharne contre l’autorité des professeurs et leur expertise
Alors que Gabriel ATTAL avait annoncé en décembre dernier vouloir donner le dernier mot aux équipes pédagogiques en matière de redoublement afin de « respecter l’expertise des professeurs » – mesure de bon sens que nous avions réclamée lors de notre audition par la mission « Exigence des savoirs » – presque toutes les organisations syndicales ont voté contre !
Voici le résultat du vote au CSE :
Pour : 3 voix dont Action & Démocratie/CFE-CGC
Contre : 57 voix (FSU, CGT, SUD, FO, UNSA, CFDT, etc.)
Abstention : 11 – Refus de vote : 0
Les résultats détaillés du vote (cliquez sur l’image) :
Le conseil supérieur de l’éducation émet donc un avis défavorable sur un texte pourtant sensé et attendu des collègues sur le terrain puisqu’il permet d’en finir avec la quasi interdiction du redoublement et reconnaît que ce sont les professeurs qui sont les mieux placés pour apprécier le niveau de leurs élèves et préconiser un redoublement afin que les difficultés ne deviennent pas des lacunes insurmontables au fil des années. Pour mémoire, rappelons qu’un tiers des élèves du primaire avaient redoublé au moins une fois à la fin des années 80 et que ce taux est désormais de 4,5%. Aujourd’hui, parmi les 98% des élèves qui passent du CP au CE1, ils sont 15% à ne pas maîtriser l’expression orale ni les nombres entiers !
Refuser de rendre aux équipes le dernier mot en matière de redoublement est tout simplement incompréhensible de la part de syndicats censés être « représentatifs ». De tels errements ne profitent à personne et expliquent, entre autres, pourquoi l’éducation nationale est devenue ce qu’elle est !
Seul un changement radical de paradigme peut désormais permettre de retrouver une école qui instruit, émancipe et protège. Les personnels de l’éducation nationale peuvent contribuer à ce changement en rejoignant Action & Démocratie, le seul syndicat qui porte avec constance et fermeté vos préoccupations et vos attentes sans vous trahir.
Déclaration au Conseil supérieur de l'éducation
Loin de ces « groupes de niveau » qui vont faire exploser le groupe-classe et compliquer l’organisation des enseignements, ce que veulent vraiment les collègues sur le terrain, ce sont des classes où l’on peut travailler et, là où les élèves sont davantage en difficultés, des conditions de travail plus adaptées aux besoins, à commencer par des effectifs moindres.
Harcèlement et empathie
La France a fait le choix de traiter le harcèlement scolaire par la voie de la thérapie par la parole. On organise des tables rondes, des ateliers divers visant à « libérer la parole » et avec elle, les souffrances accumulées. On nomme des ambassadeurs parmi les élèves en inscrivant dans les esprits que c’est d’abord à eux de traiter leurs différends, en acceptant d’en discuter. L’adulte encadre, observe, mais ne se mouille pas trop. Plusieurs aspects méritent commentaire.