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Les PIAL
AD/aesh/info/juillet 2025
Depuis la loi sur l’école de la confiance du 26 juillet 2019 et la circulaire de rentrée 2019 sur l’école inclusive, des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés (PIAL) ont été créés. Ils ont pour mission de mieux prendre en compte les besoins éducatifs particuliers des élèves et surtout de coordonner les moyens d’accompagnement humains au sein des écoles et des établissements scolaires. Déployés de manière progressive dans chaque département, ils ont vocation à être généralisés dès 2022.
C’est le DASEN qui pilote tous les PIAL d’un département. Il en désigne les responsables, à savoir l’IEN pour les PIAL du 1er degré, le chef d’établissement pour les PIAL du 2nd degré et l’un des deux voire les deux pour les PIAL inter-degré. Les AESH sont affectés dans les PIAL par le Service de l’Ecole Inclusive (SEI) en fonction des notifications d’aide humaine par la CDAPH. Le SEI s’occupe également de la gestion des contrats des AESH, du suivi de leur carrière et de leur formation initiale et continue.
Le pilotage des PIAL à l’échelle locale se fait soit par l’IEN, soit par le directeur d’école qui agit par délégation de cette mission, soit par le chef d’établissement. Il s’appuie sur un coordonnateur qui établit l’emploi du temps des AESH, le module en fonction des circonstances et anticipe les besoins d’aide humaine pour l’année suivante. L’emploi du temps doit prendre en compte les temps de déplacement entre les différents lieux (écoles ou établissement) où l’AESH est affecté.
L’affectation en PIAL peut amener à effectuer une partie de l’emploi du temps en dehors de la commune de résidence personnelle ou administrative. Si la commune d’intervention n’est pas desservie par un moyen de transport public ET n’est pas limitrophe de la commune de résidence personnelle ou administrative, l’autorisation d’utiliser un véhicule personnel doit être accordée et une indemnité de transport est versée sur la base du tarif des indemnités kilométriques.
⚠ Lorsque l’élève accompagné est absent pendant une durée inférieure à 48 heures, l’emploi du temps de l’AESH ne peut pas être modifié
Références
Des PIAL aux PAS
À compter de la rentrée 2024, un nouveau dispositif entre en vigueur dans plusieurs départements : les Pôles d’appui à la scolarité (PAS), appelés à remplacer les PIAL (Pôles inclusifs d’accompagnement localisés) d’ici septembre 2027.
Les PAS sont présentés comme une nouvelle étape de l’« acte II de l’école inclusive ». Leur mission : définir et coordonner les réponses de premier niveau aux besoins des élèves à besoins éducatifs particuliers, même en l’absence de reconnaissance de handicap par la MDPH. Ils pourront être saisis directement par les familles ou les établissements, et sont constitués d’un enseignant spécialisé et d’un éducateur.
Les solutions proposées peuvent inclure :
- des adaptations pédagogiques ou du matériel spécifique,
- l’intervention de personnels de l’Éducation nationale ou de professionnels du médico-social,
- la mobilisation d’un AESH ou d’une association pour assurer l’aide humaine notifiée.
Le PAS définit la quotité horaire de l’accompagnement et organise sa mise en œuvre. En cas de désaccord, une commission mixte départementale peut être saisie.
Les PAS ont également vocation à apporter un soutien pédagogique et méthodologique aux équipes éducatives.
Si l’objectif affiché de simplifier l’accompagnement et de renforcer la coopération interprofessionnelle peut sembler pertinent, plusieurs points suscitent des inquiétudes majeures :
- Aucune évaluation sérieuse du dispositif n’a été menée avant sa généralisation.
- Le PAS se substitue à la MDPH pour des accompagnements dits « de premier niveau », risquant d’écarter les élèves du parcours de reconnaissance du handicap et des compensations associées.
- Le dispositif s’inscrit dans un mouvement plus large de déconstruction de l’enseignement spécialisé, par redéploiement des personnels des ESMS vers les établissements scolaires ordinaires.
- Le nombre de PAS prévus (500 à la rentrée 2025) coïncide avec des suppressions de postes dans le 1er degré, ce qui interroge sur les moyens réels alloués.
- Les missions des AESH pourraient être élargies sans reconnaissance statutaire ni revalorisation salariale, dans un contexte de précarité persistante.
Pour Action & Démocratie / CFE-CGC, l’école inclusive ne saurait reposer sur des dispositifs flous, mutualisant à l’excès les moyens humains, au détriment de l’accompagnement individualisé. Plutôt que se lancer constamment dans des expérimentations et d’ouvrir partout des boîtes de Pandore, nous considérons que la priorité doit être celle d’une véritable reconnaissance des AESH, avec un statut stable, une formation digne de ce nom et une rémunération décente.
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