JOURNEE D’ACTION DU 5 DECEMBRE 2019 AVEC ACTION ET DEMOCRATIE
Action & Démocratie a toujours considéré qu’une action de grève n’est pas anodine et ne doit pas être dénaturée par sa répétition compulsive. Le respect des personnels pour lesquels notre syndicat s’est engagé commande d’agir à partir de nos propres constats, de nos analyses, de l’intérêt bien compris de la profession aussi bien que des craintes exprimées.
Le constat est que les personnels de l’éducation nationale n’en peuvent plus !
Notre profession a subi en quarante ans un déclassement sans précédent. La perte de pouvoir d’achat est de l’ordre de 40%. Nous avons été écartés de la réduction du temps de travail dont tous les salariés ont bénéficié. On nous impose en revanche un jour de carence qui n’est qu’une brimade sans la moindre justification ! Non seulement notre situation matérielle ne cesse de se dégrader, mais nos conditions d’exercice deviennent insupportables : la charge de travail augmente sans cesse et dans des proportions inouïes avec les dernières réformes, la violence s’installe au quotidien dans l’impunité et l’indifférence, le découragement et la résignation gagnent du terrain chaque jour. Ce qui est en jeu désormais, pour de plus en plus de collègues, c’est leur santé, voire leur vie ! Alors faire planer une menace sur la retraite dans un tel contexte, c’est de la folie ! On ne peut pas continuer à « charger la mule » ainsi !
La position défendue par Action & Démocratie est claire : il est temps qu’on cesse de massacrer les professions de l’éducation nationale et que nos ministres fassent enfin leur travail ! Leur demande-t-on de transformer l’école tous les quatre matins ? Non ! Leur demande-t-on de chambouler les programmes dès qu’ils sont nommés ? Non ! Leur demande-t-on de refaire l’éducation nationale à leur goût et selon leur caprice ? Non !
Par sa plainte au pénal contre le ministre en exercice, Action & Démocratie siffle la fin de la récréation. La santé des personnels est une question sérieuse. Leur vie est une question sérieuse. Le respect qu’on leur doit est une question sérieuse. Nous porterons donc cette action jusqu’au bout, et jusqu’aux instances européennes si besoin. Avec ou sans les autres syndicats, à qui nous avons proposé de nous rejoindre.
Concernant la retraite, plutôt que d’agiter des chiffres fictifs sortis d’on ne sait quels « simulateurs », Action & Démocratie exige la tenue d’un vrai « dialogue social » et les gages qui vont avec. Nous exigeons d’abord que toutes les organisations syndicales existantes et présentes aux élections professionnelles soient associées à la concertation sectorielle ouverte le 8 octobre dernier. Il serait en effet gravissime et parfaitement scandaleux que des accords sur les retraites soient négociés et signés avec les seuls syndicats siégeant au CTM. Nous exigeons que le gouvernement fournisse sans plus tarder les éléments permettant de mesurer l’impact réel des propositions Delevoye. Nous prenons acte de l’engagement du ministre à maintenir un niveau de pension de retraite identique au niveau actuel mais nous constatons qu’il n’avance aucune proposition concrète pour compenser la fin de prise en compte des six derniers mois ou l’absence de régime indemnitaire favorable. Nous constatons également que le ministère n’est toujours pas en état de pouvoir communiquer les éléments essentiels au calcul de nos retraites. Le flou reste total notamment sur la valeur fluctuante du point qui n’offre donc aucune garantie d’un niveau de retraite indexé au coût réel de la vie.
Sur tous ces points, Action & Démocratie a écrit aux deux ministres, Jean-Michel Blanquer et Jean-Paul Delevoye, et n’a reçu aucune réponse permettant de lever les incertitudes ou d’engager des négociations dignes de ce nom.
Nous ne pouvons donc que nous méfier d’une réforme dont on refuse délibérément de nous donner les détails permettant d’en mesurer l’impact et dans ces conditions, conformément à l’avertissement contenu dans notre lettre aux deux ministres concernés, Action & Démocratie-CFE-CGC appelle ses adhérents à faire grève le 5 décembre.
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