Communiqué
Pour une évaluation juste et adaptée aux conditions réelles de l’enseignement
Action & Démocratie / CFE-CGC s’oppose aux dérives du système actuel d’évaluation des enseignants, en particulier dans le cadre des rendez-vous de carrière et des inspections. Ce système, fondé sur des critères inadaptés, est également totalement faussé par l’application de quotas administratifs qui empêchent une juste évaluation des compétences des enseignants. Qui plus est, il ne tient aucunement compte des conditions particulières des enseignants remplaçants.
> Une évaluation injuste : quotas et manipulation des appréciations
Dans un système qui se veut fondé sur la reconnaissance du mérite et sur l’objectivité, il est inacceptable de constater que ce sont en réalité des quotas administratifs qui déterminent les évaluations. En effet, ces quotas contraignent parfois les inspecteurs à modifier leurs appréciations a posteriori pour répondre à des objectifs chiffrés, ce qui compromet l’intégrité même du processus d’évaluation. Comment peut-on prétendre à une évaluation juste si elle est dictée par des quotas et non par la prise en compte des compétences réelles des enseignants observées in situ ?
Cette pratique engendre un profond sentiment d’injustice, tant chez les inspecteurs qui la dénoncent mais s’y plient, que chez les enseignants dont les efforts et la qualité du travail ne sont pas pleinement reconnus. Nous appelons donc clairement à la suppression de ces quotas afin de garantir que chaque enseignant soit évalué de manière honnête et équitable, sur la base de critères transparents et prenant en compte la réalité du terrain.
> Remplaçants : une évaluation encore plus inadaptée
Si le système est déjà inéquitable pour l’ensemble des enseignants, il l’est encore davantage pour ceux qui occupent des postes spécifiques, Maîtres E et G (RASED), professeurs des écoles en SEGPA, en ULIS, en UPE2A, enseignants spécialisés en IME, PEMF et enseignants remplaçants, dont les spécificités ne sont pas prises en compte par la grille d’évaluation PPCR. Pour ne parler que de ces derniers, ils effectuent des remplacements fréquents dans des contextes pédagogiques variés mais sont évalués selon des critères conçus pour des enseignants ayant une classe fixe et un suivi à long terme. Comment évaluer un enseignant sur la gestion de classe à long terme ou la mise en œuvre de projets annuels quand celui-ci doit constamment s’adapter à de nouvelles écoles, de nouveaux élèves, et des situations pédagogiques sans cesse renouvelées ? On évalue bien les directeurs d’école de manière spécifique : pourquoi ne serait-ce pas aussi le cas de tous ceux qui exercent dans des conditions particulières ?
Quant aux formations proposées à ces personnels, et notamment à ceux qui sont chargés des remplacements de courte durée, elles sont tout aussi inadaptées à leurs besoins puisque là encore pensées pour des enseignants ayant une stabilité dans leur affectation et ignorantes des défis spécifiques que doivent relever les remplaçants de courte durée : adaptation rapide, gestion de l’urgence pédagogique ou encore intégration dans des équipes qu’ils découvrent à chaque nouvelle mission. Il est indispensable que des formations sur-mesure soient mises en place pour répondre aux besoins spécifiques de ces professeurs.
> Soutien du syndicat aux enseignants refusant l’inspection
Face à ces constats, Action & Démocratie / CFE-CGC encourage les inspecteurs à refuser de modifier leurs appréciations pour respecter les quotas qui leur sont fixés et apportera son plein soutien à tout enseignant qui choisira de refuser l’inspection prévue dans le cadre de son rendez-vous de carrière. Ce refus, motivé par l’injustice du système actuel, sera pleinement accompagné par notre syndicat pour porter nos revendications collectivement au plus haut niveau, aussi bien à l’échelle locale que nationale. Nous nous engageons à protéger nos collègues et à garantir qu’aucun enseignant ne soit isolé dans cette démarche légitime et courageuse.
Vous partagez nos revendications ? Rejoignez-nous et ensemble, défendons un système d’évaluation plus juste, respectueux de notre mérite comme de nos spécificités professionnelles.