Une réouverture en trompe-l’œil


Dès l’annonce de la réouverture progressive des écoles à compter du 11 mai, Action & Démocratie a considéré qu’il valait mieux maintenir (quitte à le consolider et l’élargir) le dispositif d’accueil ciblé mis en place au début du confinement et se concentrer sur la préparation d’une rentrée en septembre qui réponde vraiment aux enjeux et aux défis engendrés par la situation, plutôt que se lancer, à quelques semaines de la fin des classes, dans une aventureuse réouverture dont les modalités sont aussi complexes qu’anxiogènes.

Nous regrettons que le ministre s’obstine dans une voie à laquelle il ne peut croire lui-même. La réouverture des établissements scolaires a en effet tout d’une usine à gaz destinée à maintenir sauves des apparences qui ne pourraient tromper que ceux qui voudraient encore l’être.

Action & Démocratie maintient donc ses demandes concernant le vrai rendez-vous, celui de septembre, et ce qui doit être fait d’ici-là, en matière sanitaire mais aussi en termes d’organisation pédagogique pour rattraper le temps perdu au troisième trimestre de l’année scolaire en cours. Nous demandons pour cela une baisse significative du nombre d’élèves par division tel qu’il était initialement prévu, et un abondement des DHG en conséquence. Chacun pourra alors mesurer, à l’aune de cette décision courageuse, le degré de sincérité du Gouvernement et du Président de la République quand ils affirment que l’école permet d’assurer la continuité de la vie de la Nation !

Concernant la réouverture progressive à partir du 11 mai :

1/ Nous prenons acte que le ministère a soumis la réouverture des établissements à l’observation de protocoles sanitaires, mais à l’évidence, il sera très difficile de les mettre en œuvre sur le terrain. Cela entraîne plusieurs conséquences :

  • La première est que la réouverture des écoles risque effectivement de réactiver la circulation du virus et de ruiner tous les efforts obtenus à la suite de deux mois de confinement total. Il ne nous appartient pas d’en juger, cela relève du Conseil Scientifique et des organismes compétents en matière de santé, lesquels ont tous émis des avis défavorables à la réouverture des écoles pour cette raison. Le Gouvernement, en allant à l’encontre de ces avis, prend une responsabilité politique qui est la sienne et que nous n’avons pas à commenter en tant qu’organisation syndicale des personnels.
  • La seconde est que nombre de familles refusent ou hésitent et préfèreraient ne pas envoyer leurs enfants à l’école quand bien même l’argument de la commodité pratique liée à leur propre reprise du travail a de l’importance. Il faut donc s’attendre à un très petit nombre d’élèves en classe, à la poursuite du suivi à distance pour la majorité, et donc à des enseignements éclatés et une situation encore plus confuse qu’elle ne l’est déjà !
  • La troisième conséquence, pleinement de notre ressort celle-là, est qu’il n’est pas question que les personnels soient tenus pour responsables du non-respect de protocoles sanitaires eux-mêmes difficilement applicables ou quasi inapplicables.

Nous vous invitons donc à lire attentivement et à bien connaître le protocole sanitaire correspondant à votre type d’établissement (école ou collège) afin de vérifier que l’autorité hiérarchique l’a entièrement respecté. Si vous constatez que ce protocole n’est pas suivi, signalez-le à l’autorité hiérarchique de proximité (IEN, Principal) qui devra soit y remédier immédiatement soit procéder à la fermeture de l’établissement. Ce signalement revient à faire usage du droit d’alerte, préalable à l’exercice fondé du droit de retrait : il devrait dans la plupart des cas s’avérer suffisant. La suspension des cours par un enseignant au nom de la sécurité des élèves sera juridiquement fondée.

En cas de difficulté (si par exemple, en dépit de votre signalement, aucune mesure n’est prise immédiatement et l’établissement reste ouvert) Action & Démocratie est à vos côtés. N’hésitez donc pas à nous faire part de ces signalements et alertes, afin que nous intervenions le cas échéant soit directement auprès de votre hiérarchie, soit auprès du ministère, soit directement auprès du juge si cela s’avère nécessaire.

2/ Nous prenons acte également, et nous en félicitons, que les personnels dits à risque, soit en raison de leur âge, de leur état de santé ou de leurs antécédents, soit en raison du fait que leurs proches sont eux-mêmes considérés comme tels, ne seront pas contraints d’effectuer leur service en étant physiquement présents dans les établissements et pourront continuer à exercer leur mission dans le cadre des dispositions prises pour l’enseignement à distance et la continuité pédagogique.

Nous vous rappelons que, si vous êtes dans ce cas, il vous appartient de le signaler à l’échelon hiérarchique de proximité en lui expliquant votre situation tout en préservant votre droit au secret médical. Dans la plupart des cas là encore, et étant donné le contexte général, le bon sens et la bienveillance prévaudront. En cas de difficulté cependant, contactez-nous immédiatement afin que nous fassions le nécessaire à l’échelon idoine.

 

 

 

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