Nos victoires sont vos victoires ! Lettre d’information Action & Démocratie – 06 janvier 2021
Action & Démocratie, par son affiliation à la CFE-CGC, est le syndicat qui a vocation à défendre et représenter les personnels de l’éducation en tant que cadres de catégorie A ou assimilés. Notre organisation réunit professeurs des écoles, professeurs des collèges, des lycées généraux, technologiques et professionnels, de l’enseignement supérieur, documentalistes et personnels de vie scolaire, personnels administratifs et de direction : les spécificités de chacun y sont reconnues et respectées mais c’est en nous mettant ensemble que nous nous donnons les moyens de peser, d’enrayer la dégradation sans fin de nos métiers et de reconstruire une école digne de ce nom. Vous êtes des cadres ! Rejoignez le syndicat Action & Démocratie !
Au sommaire de cette lettre d’information d’Action & Démocratie
- Le Pari de l’intelligence : un numéro exceptionnel pour bien commencer l’année !
- L’affaire de Malicornay : nous avons gagné, enfin !
- L’amendement Samuel Paty débattu au Parlement : encore une victoire !
- Après la réunionnite, l’évaluationnite !
- Mémo : punitions et sanctions
1/ Le pari de l’intelligence : un numéro exceptionnel pour bien commencer l’année !
Action & Démocratie souhaite une bonne et heureuse année à chacune et chacun d’entre vous ! Laissons derrière nous ce que nous ne pouvons pas porter et donnons à cette nouvelle année l’occasion de nous montrer que la vie est belle et source de joies !
Pour accompagner vos premiers pas dans l’année 2021, Action & Démocratie a le plaisir de vous annoncer la publication du deuxième numéro du Pari de l’intelligence, notre revue d’analyse et d’information mise gracieusement à disposition de tous dans les bonnes salles de professeurs, mais vous pouvez aussi choisir de soutenir notre action en vous procurant cette revue au prix de 14 euros. Comme le premier, ce deuxième numéro contient des articles de fond richement illustrés, ce qui fait du Pari de l’intelligence une publication unique dans le paysage syndical.
Un aperçu du contenu de ce numéro :
- Tous connectés, tous désolés, par Roland Gori
- Travail, santé, bien-être, par Baptiste Rappin
- La crise de l’autorité républicaine, par René Chiche
- Le corps à l’école, par Philippe Herr et Nicolas Dejean
- Dossier spécial « Amendement Samuel Paty »
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2/ L’affaire de Malicornay : nous avons gagné, enfin !
Accusé en 2017 par une lettre anonyme de prosélytisme parce qu’il fit étudier quelques mythes bibliques dans le respect des programmes, lourdement sanctionné par une hiérarchie sourde autant qu’aveugle, victorieux au tribunal administratif et malgré cela poursuivi sans relâche par un ministère qui fit appel au lieu de reconnaître humblement ses torts, Matthieu Faucher, « l’instituteur de Malicornay », a enfin été réhabilité par la Cour d’appel de Bordeaux, laquelle, par son jugement éclairé, envoie un démenti cinglant à l’administration en même temps qu’elle adresse un message d’espoir à toute la profession. La victoire de Matthieu Faucher n’est pas seulement celle de tous ceux qui l’ont soutenu, à commencer par Action & Démocratie, mais elle est aussi notre victoire à tous contre la malveillance institutionnelle, même s’il aura fallu quatre années pour que le combat dans l’Affaire de Malicornay trouve son épilogue. Non, l’administration n’est pas toute puissante, la détermination inoxydable d’un professeur et de ceux qui l’ont accompagné vient de le démontrer. Voici son vibrant témoignage, que nous vous invitons à imprimer et afficher dans toutes les salles de professeurs pour inspirer chacun et donner du courage. Il nous appartient de traquer les malfaisants qui profitent d’un système, tapis dans l’ombre d’une administration qu’ils sont censés incarner ; en choisissant de nuire à ceux qu’ils devraient aider et protéger, ils salissent notre institution et devraient en être exclus.
« Je m’appelle Matthieu Faucher, je suis professeur des écoles dans l’Indre. J’ai été suspendu de mes fonctions en 2017 pour avoir fait étudier à mes élèves de CM1/CM2 des extraits de la Bible, j’ai ensuite été sanctionné et contraint de quitter l’école de Malicornay, petit village où j’enseignais avec bonheur. Près de quatre ans ont passé. La Cour d’appel administrative de Bordeaux vient de rendre un verdict sans équivoque, me donnant définitivement raison contre l’ancien directeur académique de l’Indre Pierre-François Gachet, contre la rectrice de l’académie Orléans-Tours Katia Béguin et contre le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer. Non, il n’y a eu de ma part aucune faute professionnelle, aucun manquement à mes obligations de neutralité et de laïcité. Non, mon travail n’était ni trop long, ni inadapté à l’âge de mes élèves. Oui, mon travail était pertinent et conforme aux programmes de l’école primaire. Ces quatre années de combat ont largement affecté ma santé, celle de mon épouse, bouleversé ma vie familiale mais aussi celle des habitants de Malicornay, notamment mes élèves de l’époque et leurs parents. Pourtant jamais ces derniers ne se sont trompés de combat : le coupable de tant de bouleversements n’était pas leur maître d’école mais sa hiérarchie […] »
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3/ L’amendement Samuel Paty débattu au Parlement : encore une victoire !
Après l’atroce assassinat du professeur Samuel Paty, l’incapacité de l’institution à défendre et protéger efficacement ses agents a été une fois de plus mise en lumière. Cela suffit ! Il n’est plus tolérable que des parents ou des élèves s’imaginent qu’ils ont le droit de réclamer la tête d’un professeur, que ce soit au sens figuré ou au sens propre ! L’institution scolaire doit enfin avoir le courage d’affirmer sans équivoque et de défendre comme un principe républicain intangible l’autorité des professeurs et des personnels de l’éducation, ainsi que le respect qui leur est dû, car il s’agit là du fondement de l’acte éducatif.
C’est pourquoi Action & Démocratie demande que soit inscrite dans le marbre de la loi cette règle élémentaire, que l’article 1er de la « loi pour une école de la confiance » bafoue dans sa rédaction actuelle. Ce sera « l’Amendement Samuel Paty ». Ce sera le plus digne hommage à Samuel Paty. Ce sera le premier pas pour remettre l’institution debout.
En dépit du refus de la plupart des autres organisations syndicales de soutenir ce texte présenté par nos soins au Conseil supérieur de l’éducation, le processus que nous avons enclenché se poursuit et nous avons le plaisir d’annoncer à toute la profession que l’amendement Samuel Paty a été déposé par le député de la deuxième circonscription des Ardennes dans le cadre de l’examen du projet de loi pour renforcer les principes républicains, où il a toute sa place. Il sera examiné par l’Assemblée Nationale le 18 janvier prochain.
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4/ Après la réunionnite, l’évaluationnite !
Si la réunionnite est une sévère pathologie (chronique) de l’Éducation Nationale depuis de nombreuses années, ce grand corps malade commence à souffrir d’un autre mal qui, paradoxalement, se présente comme la meilleure des médecines : l’évaluationnite. Cela est devenu une évidence, tout le monde semble d’accord : il faut évaluer. Par ailleurs, tout, absolument tout est objet d’évaluation : les élèves, les professeurs, les formations, les prestations et – l’on en entend reparler depuis peu – les établissements. Ce remède de Purgon, s’il semble pris au sérieux en haut lieu, amuse et agace les professeurs et, semble-t-il, certains chefs d’établissements. En effet, ces évaluations sempiternelles, censées mesurer on ne sait trop quoi, déguisent plus qu’elles ne révèlent les trous dans la chemise : ainsi apprenait-on cette année que les élèves de sixième voyaient leur niveau en lecture augmenter de quatre points, ainsi s’appuiera-t-on sur les « E3C » (évaluations en continu) pour donner à tous un baccalauréat sans valeur… Alors même que les PISA et autres CEDRE ou TIMSS tirent la sonnette d’alarme. L’évaluation, dès lors, n’est plus qu’un thermomètre cassé qui annonce une température à laquelle personne ne croit. Pour renfort de potage (restons chez Molière !), les prochaines victimes de l’évaluationnite diafoiresque seront les EPLE : chaque année, environ 20% des établissements d’une académie seront évalués, ce qui permettrait, en cinq ans, d’en évaluer la totalité.
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5/ Mémo : punitions et sanctions
A&D fait le point sur la réglementation relative aux punitions et aux sanctions, qu’il ne faut pas confondre. Nous savons que cela peut être une source de conflit entre la communauté enseignante et la direction d’établissement, les uns se plaignant de ne pas être suivis par les autres, mettant en cause leur laxisme ou la volonté de ne pas faire de vague, etc. Le mémo punitions-sanctions apporte un éclairage qui peut servir à apaiser les tensions et éviter des erreurs de positionnement pouvant mettre en difficulté les enseignants aussi bien que le personnel de direction. Rien de pire, par exemple, que de devoir réintégrer un élève sur décision de justice ou injonction du rectorat à cause d’une procédure bâclée. Quand a-t-on recours à la punition ? Peut-on punir deux fois pour un même fait ? Quelle est l’échelle des sanctions ? Faisons le point avec notre Référent national Personnels de direction.
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