Lettre d’information Action & Démocratie 18 janvier 2021
Action & Démocratie, par son affiliation à la CFE-CGC, est le syndicat qui a vocation à défendre et représenter les personnels de l’éducation en tant que cadres de catégorie A ou assimilés. Notre organisation réunit professeurs des écoles, professeurs des collèges, des lycées généraux, technologiques et professionnels, professeurs de l’enseignement supérieur, professeurs documentalistes, personnels de vie scolaire, personnels administratifs et de direction : les spécificités de chacun y sont reconnues et respectées mais c’est en nous mettant ensemble que nous nous donnons les moyens de peser, d’enrayer la dégradation sans fin de nos métiers et de reconstruire une école digne de ce nom. Vous êtes des cadres ! Rejoignez le syndicat Action & Démocratie/CFE-CGC !
Au sommaire de cette lettre d’information d’Action & Démocratie
- Conditions sanitaires et réformes : la double peine !
- Autorisations spéciales d’absence des personnes vulnérables (ASA COVID) : pas de reprise ni « en présentiel » ni « en distanciel »
- Protocole sanitaire « renforcé » : l’EPS mise à la porte, une décision ahurissante !
- Création d’un enseignement de spécialité EPS au lycée : notre position.
- Le Pari de l’intelligence, numéro 2.
1/ Conditions sanitaires et réformes : la double peine !
Après celle de 2019-2020, l’année scolaire 2020-2021 sera donc marquée par la gestion approximative d’une crise sanitaire qui aura considérablement détérioré les conditions de travail et aggravé les effets dévastateurs de réformes passés sous silence à la faveur de ce contexte. A&D est quotidiennement sollicité par les collègues qui subissent les effets conjugués de ces deux maux et assistent, impuissants, à la désorganisation totale des enseignements dans le second degré ainsi qu’à la transformation insidieuse de leur métier. Ou bien nous nous résignons, ou bien nous relevons la tête et nous nous donnons collectivement les moyens d’enrayer cette descente aux enfers.
Pour faire obstacle à la propagation du virus, on a d’abord obligé les personnels à porter le masque durant de longues heures, sans réfléchir à des alternatives techniques éprouvées et utilisées en d’autres lieux, comme la distanciation et la mise en place d’écrans transparents notamment, et sans non plus le moindre égard ni pour la santé des agents, ni pour leur travail. Quand un métier repose autant sur la parole et sur les expressions, devoir enseigner visage masqué et voix étouffée créé une contrainte dont l’employeur, en l’occurrence le ministère, semble se désintéresser totalement, lui aussi bien que ceux qui se livrent à une étonnante surenchère en ce domaine en demandant qui des masques plus protecteurs, qui un protocole sanitaire plus strict, qui des tests dont l’utilité suppose qu’ils soient fréquents, pour ne pas dire quotidiens. Dans ce concert de demandes parfois extravagantes et de décisions incohérentes, qui s’intéresse un tant soit peu à la fatigue des personnels ? Qui s’intéresse aux effets secondaires sur leur santé à court et plus long terme, le corps d’un professeur étant, comme celui de n’importe quel salarié, son premier instrument de travail ?
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2/ Le point sur les autorisations spéciales d’absence des personnes vulnérables (ASA COVID)
Quid de la reprise en présentiel ou distanciel des personnels de l’Education Nationale reconnus vulnérables depuis le 4 janvier 2021 ?
Vu la loi n°2020-473 du 25 avril 2020 article 20 de finances rectificatives pour 2020 Vu le décret n° 2020-1365 du 10 novembre 2020 pris pour l’application de l’article 20 de la loi n° 2020-473 du 25 avril 2020 de finances rectificative pour 2020 Vu la circulaire du 10 novembre 2020 du ministre de la fonction publique, relative à l’identification et aux modalités de prise en charge des agents publics civils reconnus personnes vulnérables (https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/covid-19/Circulaire_DGAFP_agents_vulnerables.pdf)
- Les personnels placés en ASA depuis le 2 novembre 2020, date du deuxième confinement, doivent être destinataires, sans délai, de la part des rectorats, de la notification écrite de placement en ASA avec la mention « jusqu’à nouvel ordre ». Ces mêmes personnels sont maintenus en ASA à compter du 4 janvier 2021, sans avoir à renouveler le certificat d’isolement initial avec date d’effet au 2 novembre 2020. Le certificat d’isolement ne mentionne aucune durée et reste valable tant que la situation sanitaire perdure.
- ASA et service en distanciel ou présentiel sont totalement incompatibles. Les personnels vulnérables placés en ASA depuis le 2 novembre 2020 continuent donc d’être en ASA jusqu’à la levée de l’état d’urgence sanitaire, et ne doivent reprendre leur service. Si l’ASA qui leur a été préalablement délivrée comporte une date d’échéance, il convient d’en exiger la prolongation jusqu’à la levée de l’état de l’urgence sanitaire, initialement fixée au 16 février 2021. Au regard de la situation actuelle, cet état d’urgence sanitaire sera certainement prolongé (décrets à venir d’ici fin janvier 2021).
- Si depuis le 4 janvier 2021 des responsables hiérarchiques demandent la reprise en présentiel des personnels vulnérables placés en ASA, il en va de leur responsabilité pénale dans le cas où les personnels vulnérables seraient contaminés par la COVID19 dans l’exercice de leurs fonctions. La demande de reprise de la part des responsables hiérarchiques n’est pas permise, que ce soit en distanciel ou présentiel, tant que les personnels vulnérables sont placés en ASA,. Cependant, comme le précise la circulaire citée ci-dessus, en cas de désaccord entre les responsables hiérarchiques et les personnels vulnérables, ces responsables hiérarchiques sont dans l’obligation de saisir le médecin de prévention pour avis. Dans l’attente de cet avis, les personnels vulnérables restent en ASA.
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3/ Protocole sanitaire « renforcé » : l’EPS mise à la porte, une décision ahurissante !
La décision de mettre l’EPS dehors, d’interdire la tenue des cours d’EPS dans les installations couvertes munies de vestiaires, de surcroît au cœur de l’hiver, exprime le mépris dans lequel sont tenus par les décideurs tant les professeurs d’EPS que leurs élèves. Cette décision est un véritable saccage du travail des professeurs d’EPS et leur inflige une humiliation publique sans précédent.
En préalable à cette annonce du jeudi 14 janvier, il n’y a eu aucune consultation des organisations syndicales. Personne ne sait quelle formidable gymnastique intellectuelle a pu conduire à cette mesure qui choque le bon sens et dont l’utilité dans le cadre de la lutte contre l’épidémie reste à prouver tout en contraignant les collègues à remanier de fond en comble leur enseignement pour la troisième fois cette année !
Il leur faut donc maintenant imaginer des solutions alternatives à la tenue de leurs cours, qui ne vont bientôt plus pouvoir relever que de la plus rudimentaire forme de pratique de l’exercice physique. Cette mesure néglige totalement le travail des élèves comme celui des professeurs d’EPS. La préparation des épreuves d’EPS du Baccalauréat 2021 devient à ce jour impossible après avoir été violemment malmenée depuis la rentrée de septembre. Quelle farce est-on en train de nous jouer, et qui donc nous la joue ?
A&D demande le retrait de cette mesure absurde qui frappe, au-delà du nécessaire et du raisonnable, des professeurs qui appliquent avec sérieux, efficacité et professionnalisme la totalité des mesures du protocole sanitaire de l’Éducation Nationale. Si la transmission du virus dans un gymnase occupé par quinze élèves et un professeur ou dans un vestiaire occupé cinq minutes par cinq élèves reste possible, elle l’est immanquablement moins que dans une classe exigüe ou lors des repas dans les cantines ainsi que dans les transports en commun qui sont empruntés par les élèves pour aller et venir de chez eux à leur collège ou lycée, ou chez eux.
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4/ Création d’un enseignement de spécialité EPS au lycée : notre position
Le ministère présente l’ouverture de l’enseignement de spécialité EPS au lycée au CSE le 21 janvier 2021. En décembre 2020, A&D a accueilli favorablement, mais avec des réserves, l’annonce de la création d’un enseignement de spécialité d’EPS. Après avoir pris connaissance du texte présenté au Conseil supérieur de l’éducation, notre organisation syndicale se positionne sans réserve pour la création de cet enseignement de spécialité. En particulier : les contenus, les horaires, et le programme de ce nouvel enseignement de spécialité sont sérieux, solides et fermement étayés.
A&D se félicite de la mise en place de cet enseignement, prolongement abouti de la discipline d’enseignement du tronc commun débouchant sur une épreuve du Baccalauréat, et initiation sérieuse à la filière STAPS. Il est vraisemblable que cet enseignement de spécialité EPS, proposé en classe de Première dès la rentrée 2021, connaisse un vif succès au sein de la population lycéenne. Il est hélas tout aussi vraisemblable que limiter l’ouverture de cette spécialité dans les lycées à « 2 ou 3 établissements par académie identifiés par les recteurs » dans un premier temps soit très insuffisant et source de frustrations chez ceux qui n’auront pas la chance d’être élus !
A&D demande donc la suppression de cette jauge arbitraire, exige l’ouverture de cette spécialité dans un premier temps à un établissement par bassin et alerte l’administration sur les inégalités de traitement d’une académie à l’autre, aussi bien qu’au sein de chaque académie, que vont immanquablement créer des disparités de l’offre de formation que rien ne peut justifier.
La création d’un enseignement de spécialité d’EPS que nous approuvons constitue aussi pour nous une raison supplémentaire de transformer de toute urgence les enseignements de spécialité pluridisciplinaires (qui sont en réalité des enseignements disciplinaires à horaire réduit par rapport aux autres spécialités) en enseignements de spécialité disciplinaires de plein droit avec l’horaire qu’ils méritent, notamment en philosophie, littérature, sciences économiques et sociales et histoire et géographie.
A&D réclame enfin qu’un bilan d’étape de la réforme du lycée et du baccalauréat soit présenté à l’ensemble des organisations auditionnées par la mission Mathiot et qu’il soit soumis ensuite au Conseil supérieur de l’éducation.
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5/ Le Pari de l’intelligence, numéro 2
Action & Démocratie a le plaisir d’annoncer la publication du deuxième numéro du Pari de l’intelligence, revue d’analyse et d’information mise gracieusement à disposition de tous dans les bonnes salles de professeurs et que vous pouvez aussi acquérir au prix de 14 euros afin de soutenir notre action.
Comme le premier numéro, toujours disponible, ce deuxième numéro contient des articles de fond sur des sujets de haute importance pour toute la profession, notamment une analyse de référence sur les effets psycho-sociaux des technologies numériques par Roland Gori, psychanalyste, professeur émérite de psychologie et de psychopathologie clinique à l’université Aix-Marseille, ainsi qu’une réflexion remarquable sur le corps à l’école par Philippe Herr et Nicolas Dejean, respectivement professeurs de lettres modernes et d’EPS. De nombreux articles, mais aussi des témoignages de terrain, des déclarations au Conseil supérieur de l’éducation, des entretiens et des informations utiles, le tout servi par une photographie d’art faisant du Pari de l’intelligence un objet aussi utile que beau.
Un aperçu du numéro 2…
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